PCF Loire
La position des pouvoirs publics, en particulier du ministre de l’Économie : acter la disparition du groupe Casino, et accompagner la liquidation.
En attestent les points marquants suivants de la réunion du jeudi 14 décembre 2023 entre Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, et l’intersyndicale du groupe Casino.
- Les magasins : le ministre prend acte de la vente de tous les magasins Casino. Il affirme qu’il faudra veiller à ce que les salariés concernés par un changement d’enseigne ne soient pas pénalisés, que les salariés affectés par la fermeture de leur magasin bénéficient d’un plan de sauvegarde de l’emploi.
- Les entrepôts logistiques. Le ministre prend acte que des entrepôts seront vendus à des concurrents. Il affirme qu’il sera vigilant sur l’emploi dans les centres logistiques, que ce soit ceux rachetés par un concurrent ou ceux concernés par le repreneur du groupe.
- Le siège social du groupe. Le ministre affirme qu’il a reçu la promesse du consortium conduit par le milliardaire tchèque Kretinsky de ne pas fermer le siège. Mais il acte d’ores et déjà une réduction de sa voilure du fait qu’actuellement 1 200 des 1 800 employés du siège sont affectés aux hypermarchés et supermarchés.
La position du PCF Loire : assurer la viabilité du groupe Casino
Le PCF s’oppose à la liquidation du groupe comme à la disparition de l’enseigne « Casino ». D’une part, il en va de l’intérêt des salariés du groupe qui sont les premiers concernés et seront forcément les premiers touchés notamment par une vague de licenciements massifs, quoi qu’en dise le Ministre Le Maire dont on connaît par ailleurs le peu de crédit qu’on peut attacher à ses propos lorsqu’il s’agit de préserver l’emploi et l’activité économique dans notre pays. De l’autre, c’est toute la région stéphanoise qui va être durement frappée par la casse de cet acteur économique majeur.
Importance de Casino dans la région stéphanoise et dans la Loire
Le groupe Casino est un groupe qui emploie 50 000 personnes en France, dont 4 000 dans le département de la Loire. Le siège social du groupe est situé à Saint-Etienne. La présence de ce siège est source de nombreuses externalités, en particulier en termes économiques et de formation.
Par conséquent, le groupe Casino représente un acteur majeur pour la région stéphanoise.
Or, avec la vente de tous les magasins Casino et la disparition de l’enseigne, il est difficile de trouver des raisons au maintien du siège de Saint-Etienne. Ce sera donc la disparition de Casino dans notre département.
Viabilité économique des activités du groupe Casino
Les difficultés du groupe Casino résultent en grande partie d’une stratégie économique et financière hasardeuse de son PDG, qui a conduit aux difficultés actuelles et à la vulnérabilité de l’ensemble de cette entreprise.
Cependant, les actifs économiques du groupe sur le territoire national présentent un intérêt économique évident.
Les offres déjà réalisées par les concurrents privés témoignent de cet intérêt. Pour illustration, Intermarché et Auchan ont proposé plus de 1 milliard d’euros pour racheter les grandes surfaces Casino (source : LSA, 30 novembre 2023). Quant au repreneur du consortium conduit par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, l’accord avec le groupe Casino prévoyait 1,2 milliard d’argent frais et la réduction de près de cinq milliards de la dette du groupe. Ce consortium a un intérêt évident pour les enseignes Monoprix et Franprix.
Les demandes du PCF Loire
Le PCF Loire demande aux pouvoirs publics, en particulier au ministre de l’Économie de revoir sa stratégie d’accompagnement de la liquidation du groupe.
Il demande au ministre de tout mettre en œuvre pour le maintien et la relance de l’ensemble des entités du groupe Casino. Assurer la viabilité du groupe Casino passe par le maintien de l’ensemble de ses activités et de ses emplois tout en s’engageant dans une perspective nouvelle de développement ; par exemple par l’installation de magasins de proximité.
Des moyens existent pour cela. Mais il faut d’abord sortir des logiques mortifères qui ont conduit à la situation actuelle. C’est la gestion de M. Naouri et ses opérations financières hasardeuses qui ont poussé casino dans l’abîme. Il doit être jugé et condamné pour cela, notamment en mettant à contribution ses biens propres. L’irresponsabilité à un tel niveau n’existe pas.
Par ailleurs, l’État ne peut se désintéresser d’un tel problème ou simplement venir accompagner l’entreprise de dépeçage des repreneurs. Il doit jouer un rôle actif d’incitation et de protection des salariés comme de l’économie nationale. Il ne peut ignorer l’impact qu’aura régionalement et nationalement la disparition d’une telle enseigne ainsi que la suppression de milliers d’emplois alors que sur ce plan, la conjoncture se retourne déjà gravement. L’Etat n’est pas dépourvu de moyens pour agir. Il dispose de la capacité d’inciter les banques à apporter les fonds nécessaires à l’assainissement de la situation financière de Casino. Il dispose aussi du levier de la BPI. Son intervention et celle des banques doit s’accompagner d’un droit de regard et d’intervention sur la gestion à venir. Une intervention qui doit être doublée de celles des salariés afin qu’à partir de critères sociaux et environnementaux, chacun puisse s’assurer de l’efficacité des fonds apportées pour que Casino redevienne une entreprise florissante au service de la population.