Chers camarades,
Nous avons bien pris note du plan climat « Empreinte 2050 » élaboré entre autres par notre Parti politique.
A la lecture de ce dernier, un certain nombre d’incohérences sont stipulées. D’autres points ne sont pas mentionnés ou bien totalement ignorés. En effet vouloir réduire de 97 % les GES avec le recours à de nouvelles technologies (électrification, hydrogène, carburants de synthèse) c’est ne pas prendre en compte la réalité des problèmes liés à leur utilisation. Prenons-les, unes par une :
Électrification : le poids est un problème par l’impossibilité de stockage. C’est une difficulté pour l’instant et encore pour de nombreuses décennies quasi insurmontables.
Hydrogène : L’utilisation de cette énergie offre de réelles perspectives, malgré les problèmes de sécurité. Son utilisation, soit sous forme liquide demande de repenser complètement l’architecture des appareils, soit il faut l’utiliser sous forme de pile, dans les deux cas il faut engager des transformations importantes dans l’ensemble des aéroports.
Carburant de synthèse : L’élaboration des carburants « verts » est coûteuse. Les e-fuels exigent deux fois plus d’énergie qu’ils n’en restituent De plus, à moins d’affamer des populations entières, cette nouvelle énergie trouvera vite ses limites par des révoltes de la faim. Le problème posé est donc de créer une industrie chimique produisant des SAF, adossée à des sources importantes d’électricité décarbonée à même de fournir à l’Union Européenne une bonne partie des 40 millions de tonnes minimum nécessaires aux vols décollant sur son territoire… et ceci à des prix compétitifs.
Le peu d’argument avancé dans la note du plan climat « Empreinte 2050 » n’est qu’un réquisitoire anti aérien qui colle plus à l’idéologie des écolos qu’à la réalité de ce qu’il faut engager et qui est déjà engagé depuis de longues années. C’est-à-dire la recherche de moteurs moins gourmands en énergie quelle que soit cette dernière.
Il faut également signaler qu’avec cette filière c’est un pan économique et social au niveau de notre pays qu’il ne faut pas négliger avec ses 400 000 salariés qui sont une richesse pour la France.
Le défi industriel et économique est considérable, mais pas hors de portée pour un secteur dynamique qui a réduit ses coûts de plus de 60 % en 40 ans et dont l’empreinte écologique hors CO2 est la plus faible de tous les moyens de transport, comme le confirme une étude réalisée pour la Commission européenne en 2019. Ainsi, par exemple, le passager aérien finance à travers des taxes l’insonorisation des bâtiments publics et des habitations autour des aéroports. Qu’en est-il pour les autres modes de transport ?
De même que laisser entrevoir une fausse concurrence entre le transport ferroviaire et le transport aérien alors que les deux modes de transport doivent trouver des complémentarités qu’ils n’ont pas aujourd’hui par esprit mercantile, relève d’une opposition mensongère quant à leur réalité d’empreinte carbone.
Comment accepter la réduction du trafic aérien de moitié d’ici 2040 en proposant d’interdire aux gens aisés de prendre l’avion et en facilitant son utilisation à des milliards d’individus moins fortunés ou moins aisés ? C’est proprement incohérent.
Les couches aisées, elles, continueront de voler, même si les tarifs augmentent. Une augmentation importante des tarifs aériens, toutes taxes comprises, ne risque-t-elle pas de nous ramener à ce qu’était le transport aérien il y a 60 ans et auparavant ? Ceux qui prônent l’augmentation des taxes et plus généralement une régulation par les prix et qui en même temps prétendent que l’avion est un moyen de transport réservé aux riches se rendent-ils compte de cette contradiction ? Contraindre la croissance du transport aérien, ce serait donc contribuer aux replis nationaux et, dans une certaine mesure, à une régression sociale. Ce serait aussi freiner sa capacité à se décarboner.
Ces quelques lignes ne représentent que quelques remarques sur le volet du transport aérien. Nous pourrions y rajouter l’éditorial de l’Humanité du lundi 20/11/2023 qui utilise des chiffres ne reflétant pas la réalité.
Nous vous proposons de revoir une partie de ce plan Empreinte 2050 en ce qui concerne le transport aérien et son avenir, en l’intégrant comme mode de transport à part entière.
Car nous voyons bien que certains reprochent à l’aérien sa consommation énergétique trop importante, alors qu’elle ne cesse de baisser depuis des décennies, pour approcher les 2 litres aux 100 km par passager dans certains cas (A320 NEO). Que doit-on alors dire et faire à propos de l’utilisation des réseaux sociaux et de l’Internet dont les émissions, comparables à celles de l’aviation, devraient doubler dans les 20 ans à venir ?
Restant à votre disposition pour en parler…