Collectif Défense du PCF
Un récent communiqué du groupe belge John Cockerill annonce son entrée en négociations exclusives avec le Groupe Volvo pour l’acquisition d’Arquus, un leader dans la fabrication des véhicules militaires en France. Ce serait la mise à mort définitive de l’ex Renault Trucks Défense vendu par le groupe au Losange à Volvo en 2001. Il est l’héritier de plusieurs fabricants de blindés (Berliet, Saviem ACMAT et Panhard) français. Aujourd’hui, il fabrique des véhicules blindés et du matériel roulant à destination de l’armée de terre française, notamment les camions servant de base aux canons Caesar assemblés par Nexter et les véhicules du projet Scorpion, nouvelle architecture de mobilité et de partage numérique de l’information sur le Champ de Bataille.
Ce n’est pas la première fois que Volvo a tenté de se séparer de Renault Défense : le ministre Le Drian s’y était opposé et le député communiste Jean-Jacques Candelier avait demandé, compte tenu de l’importance stratégique du groupe, que l’État en reprenne le contrôle dans le cadre d’un pôle public de défense. Depuis, nombre d’entreprises stratégiques ont été bradées à l’étranger, particulièrement aux américains auxquels le Groupe Cockerill ne peut rien refuser.
Bien évidemment le communiqué ne mentionne pas d’éventuelles conséquences sur l’emploi de la possible intégration d’Arquus dans le groupe belge et l’expatriation du siège du nouveau groupe de Versailles. Si un tel marchandage aboutissait, cela ne pourrait se faire sans la complicité du gouvernement français qui n’en est pas à son coup d’essai en la matière. Depuis deux décennies, au moins une trentaine d’entreprises de pointe en matière de défense et technologie avancée sont passées sous pavillon américain ou affiliés.
L’entreprise française est au cœur du projet Scorpion, qui est un bond qualitatif en matière de numérisation du champ de bataille, d’une révolution dans la chaine de commandement, et la façon de gérer la mobilité et la logistique. Elle est le produit du travail des états-majors et des industriels français.
Dans ce contexte, il ne peut être accepté que Volvo le Suédois et Cockerill le Belge décident de l’avenir d’une telle industrie de pointe au service de notre armée de terre lui assurant le contrôle du système Scorpion essentiel pour nos militaires dans l’avenir.
Il faut que ce groupe soit mis à l’abri des appétits financiers qui ne manqueront pas de se présenter, tant le capital belge est imbriqué dans le capital américain. L’achat de F35 par les Belges aux dépens du Rafale en est un récent exemple.
Le gouvernement français doit s’opposer à cette transaction, il en a les moyens, Il doit créer les conditions pour que le groupe Arquus passe sous le contrôle de la Nation et se développe indépendamment des appétits capitalistes et marchands. Toute autre décision serait en opposition avec les intérêts régaliens de la Nation et mettrait en danger ses capacités de défense.
Le Parti communiste et ses parlementaires feront tout pour empêcher un tel scandale, intimement lié au démantèlement du groupe ATOS. La bataille en cours pour la défense d’ATOS, dernier groupe d’informatique en Europe capable de produire des supercalculateurs et des datacenters indépendants. La bataille prend une dimension essentielle pour les salariés des régions des villes. Elle doit mobiliser les forces vives de la Nation pour faire barrage aux tentatives de casse de nos industries stratégiques. Au delà d’une prétendue relance de l’industrialisation du pays dans les discours, nous dénonçons la duplicité du gouvernement qu’il s’agisse du dossier Arquus ou d’Atos.