Le malheur des temps doit-il conduire la jeunesse à renoncer à ses espoirs, à ses révoltes, à bâtir un monde meilleur ? Voilà maintenant plusieurs générations que tout est fait pour l’en persuader. Considérés, comme les autres membres de la société, non dans toutes les dimensions de leur personnalité mais avant tout sous l’angle de leur capacité à devenir une force de travail exploitable par le capital, ils sont exposés à des années de bizutage sur le marché du travail. Même les plus diplômés sont invités à considérer comme choses normales l’exercice d’emplois précaires, de stages non rémunérés, l’indigence des conditions de logement, de transport, d’accès à la culture et au sport. Il n’est pas jusqu’à l’enseignement de l’économie au lycée, initialement conçu pour former des citoyens, qui ne soit, de la part du patronat et des pouvoirs en place, la cible d’efforts pour le vider de son contenu critique.
Faire au contraire de cet âge de la vie un moment de conquête du « règne de la liberté », de la culture, l’étape décisive d’un « libre développement de chacun » comme condition du « libre développement de tous », est un trait caractéristique du projet communiste. C’est aussi ce qu’exprime Fabien Roussel en faisant de la jeunesse un thème central de sa campagne présidentielle, avec des propositions précises visant à mettre fin au salariat étudiant, à sécuriser l’accès à des formations et à des emplois pour tous les jeunes, à la réalisation effective du droit au logement, à la mobilité, à la culture, au sport.
Ce dossier d’Économie&Politique se concentre sur les moyens de libérer la jeunesse de cette « horreur économique » où une civilisation en crise prétend l’enfermer. Il dénonce les atteintes portées à l’enseignement professionnel et les fausses réponses du pouvoir actuel à la situation économique des jeunes. Et il décrit les principes et les modalités de la construction d’une sécurité d’emploi et de formation dont la réponse aux exigences de la jeunesse est l’un des principaux chantiers.
- « Contrat d’engagement » : pour les jeunes, Emmanuel Macron fait du vieux avec du vieux, Salomé Bouché
- Le mouvement de réforme de l’enseignement professionnel depuis 1985 : promesses et bilan, Fabienne Maillard
- École : des programmes très politiques, Igor Martinache
- Les propositions du PCF pour la jeunesse : passer de la précarité systématique à la sécurisation de l’emploi et de la formation, Frédéric Boccara
- Jeunesse : ce que contient la « proposition de loi Chassaigne » pour la sécurité de l’emploi et de la formation
- Sécurité de la jeunesse et enjeu crucial d’un nouveau service public d’emploi et de formation, Catherine Mills
On lira avec profit les dossiers récemment parus dans deux revues partenaires de la nôtre : celui de Progressistes « Que jeunesse se vive ! » et celui des Carnets rouges sur le lycée professionnel au cœur des enjeux d’égalité.