APERAM Gueugnon :
l’affrontement avec le capital

CGT APERAM Stainless France

Nous reproduisons ici la prise de parole de Maxence Jouhandeaud, secrétaire général du syndicat CGT APERAM Gueugnon, délégué syndical central CGT APERAM Stainless France, au meeting du Creusot jeudi 17 mai.

Bonjour camarades,

Nous sommes heureux d’être là ce soir à cette réunion publique dans le cadre des élections européenne avec la candidature de notre camarade Sebastien que nous côtoyons depuis plusieurs années syndicalement à la CGT. Nous sommes tous les trois élus CGT dans notre entreprise et adhérents de notre section du Parti communiste de Gueugnon.

Nous prenons rapidement la parole aujourd’hui pour vous informer de la situation de notre entreprise Aperam Stainless France et plus particulièrement de notre site de Gueugnon.

Pour rappel, en 2019 nos dirigeants annonçaient un plan industriel de réduction des coûts à la suite d’une baisse d’activité avec la délocalisation d’un quart de notre activité vers un site du groupe en Belgique menaçant 110 emplois à Gueugnon. Après plusieurs mois de lutte de nos salariés et d’actions juridique, la direction faisais marche arrière et abandonnais son plan.

A cette occasion, Fabien Roussel, candidat communiste à la présidentielle de 2022, s’était rendu devant notre usine pour rencontrer les salariés inquiets par la situation. Il était ensuite intervenu sur le sujet auprès de Mme la ministre de l’Industrie.

En 2020, 2021, 2022 le travail revient comme jamais dans notre secteur d’activité de l’acier inoxydable et notre usine embauche plus de 150 salariés en 3 ans. Le groupe réalise des bénéfices records avec plus d’1,2 milliard d’euros chaque année.

86 % de ces bénéfices (850 millions d’euros) sont malheureusement directement absorbés par les actionnaires, ce qui, bien sûr, aura des conséquences sur la marche de notre usine .

Après ces années record l’activité inox rencontre une nouvelle baisse (pas pour tout le monde, malgré les résultats moins prolifique les actionnaires ont touchés encore plus de 150 millions de dividendes et ils en toucheront autant en 2024).

Début 2024, alors que les experts économiques nous annoncent un rebond de l’activité dès la fin d’année, la direction générale nous annonce un nouveau plan de réduction des coûts avec pour objectif d’économiser 50 millions d’euros sur deux ans uniquement sur la masse salariale. Pour cela, un plan de réduction d’emploi nous est annoncé avec la suppression de 106 emplois sur le groupe dont 70 sur notre usine de Gueugnon.

Avec les résultats des dernières années, il est difficile pour notre direction de passer par un PSE car il faudrait justifier du motif économique, ils décident donc de passer par un plan de départ volontaire autonome. Ce système de licenciement sur la base du volontariat n’offre aucune garantie sur l’emploi, offre des conditions de départ aux volontaires bien en-deçà de ce qui peut se pratiquer lors d’un PSE et n’offre aucune analyse sur la charge de travail, sur la santé et la sécurité des salariés restant dans l’entreprise. De plus, il est déjà aujourd’hui très compliqué d’effectuer le travail avec les salariés présent, les congés sont refusés, les formations ne sont pas faites et les entretiens professionnels non plus. En plus de cela et malgré le fait que l’entreprise verse des dividendes, Aperam n’hésite pas à piocher dans les caisses de l’État en utilisant au maximum les systèmes d’APLD (chômage partiel).

Nous savons qu’avec 70 salariés en moins, notre usine est en péril et plus généralement tout le bassin d’emplois de notre région. Depuis le 4 avril dernier, nous avons lancé un mouvement de grève et d’action sur notre usine. En parallèle, accompagné de notre avocat Me Pradal et de nos experts économique du cabinet ALTER, nous travaillons sur des procédures juridiques. Nous avons également rencontré le DRIEETS de Bobigny et de Saône-et-Loire. Nous sommes face à des dirigeants qui souhaitent passer leur projet en force, quitte à le faire passer par un accord unilatéral sans négociation (la loi le leur permet malheureusement…). Nous leur avons de notre côté proposé un accord de méthode avec pour principe que les départs soient accompagnés d’une GEPP (gestion des emplois et des parcours professionnelles) qui aurait pour base 1 départ = 1 embauche. Nous ne sommes pas contre les départs, les salariés qui ont travaillés 40 ans, bien souvent dans des métiers pénibles en horaire posté, méritent de partir avant dans de bonnes conditions. Mais cela doit être conditionné à des embauches qui permettent le renouvellement des compétences et la pérennité de notre site. Site qui a 300 ans cette année. L’actualité de notre site n’est malheureusement pas un cas isolé dans notre monde capitaliste. La méthode de ces profiteurs est toujours la même : utiliser un maximum l’argent public, payer un minimum d’impôts , et rémunérer grassement les actionnaires .

Notre bataille dépasse donc largement les portes de notre usine. La lutte ne fait que commencer !

Nous vous remercions pour votre écoute

Vive la lutte, vive la CGT et vive le parti communiste