Banques et pôle public bancaire

Notre argent sert de base au crédit des banques. Il n’est pas normal que les banques aient ce monopole sur l’utilisation de notre argent au service du profit et du capital financier. C’est une puissance considérable ! (2 000 milliards d’euros d’encours de crédit bancaire, soit 5 fois les dépenses du budget de l’État)

Mais, actuellement, les banques prêtent pour délocaliser, supprimer des emplois, spéculer, des fusions-acquisitions mortifères pour l’emploi et qui dévitalisent notre tissu productif.

Il faut créer un véritable pôle public bancaire et financier, à partir de la CDC, Banque postale, la BPI… et de la nationalisation des grandes banques privées (BNP Paribas, Société Générale, LCL) et l’inclusion des principales banques commerciales[1]. Pôle d’assurances publiques au-delà de la CNP, en ajoutant Axa.

Pour que se pratique un nouveau crédit favorisant l’emploi, la formation, l’écologie et les coopérations mutuellement avantageuses au lieu de la rentabilité financière. Et pour changer les relations entre banques et entreprises.

Il faut un crédit avec des critères qui s’opposent à la rentabilité financière, au lieu de simplement la limiter, l’aménager.

  • Les critères, c’est cela qui est nouveau par rapport à 1981, et même par rapport à 1945. Un autre crédit, avec d’autres critères et des pouvoirs démocratiques (société + travailleurs).

Commentaires :

1-        Le problème n’est pas tant celui du périmètre (il doit être étendu pour que le pôle aie du poids, mais c’est tout). L’enjeu majeur c’est « un autre crédit » !

2-        Que veut dire un autre crédit ?

Un crédit qui développe et sécurise l’emploi dans les territoires et les productions écologiques

Donc il faut Changer les critères du crédit pour peser autrement sur les investissements et les critères de gestion des entreprises :

Favoriser les Investissements (matériels ou Recherche ou Formation) SI ils développent l’emploi et les productions écologiques = taux très bas voire négatif

Pénaliser les dépenses qui suppriment les emplois (par des taux d’intérêt plus élevés), certaines modernisation…

Ne pas financer la spéculation ni les délocalisations ou les rendre hyper-couteuses

3-        Comment ?

Nationalisations, mais pas comme en 1981 : pôle public bancaire pour pratiquer un tout autre crédit, avec de la démocratie et des pouvoirs des salariés

Pouvoirs : pouvoirs des salariés ET des citoyens dans les banques et dans le pôle public bancaire + Pouvoirs des salariés dans les entreprises sur l’appel au crédit bancaire et le suivi de son utilisation

Rôle de la Banque de France sur toutes les banques pour pénaliser/inciter (par ses taux d’intérêt) lorsqu’elle refinance le crédit des banques

Concertations des salariés et de la société civile (avec les élus) sur les projets et l’utilisation du crédit

Suivi démocratique par des institutions territoriales et nationales rassemblant tous les acteurs (conférences permanentes emploi, formation, revitalisation productive et écologique)

Exemples :

Prêt de 5 milliards d’euros (PGE) par l’État à Renault pendant le Confinement : Plan de 4.600 suppressions d’emploi annoncé par Renault en mai 2029, et encore des suppressions d’emploi annoncées par Renault dans l’ingéniérie.. !

Prêt bancaires de 3milliards d’euros à PSA alors qu’il fusionne avec Fiat pour créer Stellantis et supprimer des milliers d’emplois

Prêt bancaire de 8 milliards d’euros à Sanofi en décembre 2020 qui supprime 300 emplois dans la RD ! Et ferme son laboratoire de Strasbourg

Le coût des assurances-crédit (Axa, CNP, etc.) peut être considérable pour une PME/TPE : il peut s’élever à 2 %, soit les deux tiers des charges financières du crédit, donc sa plus grande partie, car celles auxquelles actuellement les banques acceptent de prêter se voient pratiquer un taux d’intérêt de 1 %.

Etc.


[1] – Crédit Agricole est une banque mutualiste, sa « ‘nationalisation » est compliquée…

– « Un pôle » car on ne veut pas un mastodonte unique énorme, il faut garder souplesse et diversité