Conférence de Presse de Luca De Méo, patron de Renault, jeudi 16 septembre
- J’annonce embaucher 2 500 ouvriers que je pourrai virer du jour au lendemain pour assembler plus de voitures en France.
Donc je donne l’impression de produire plus en France. …
Cette « production » est en partie une illusion ! Car la valeur ajoutée produite en France pourra être plus faible. Et surtout je mets en cause l’avenir…
En même temps :
2- Je vire 2 000 ingénieurs, techniciens, et « fonctions support, préparant la fermeture de centres de R&D et d’ingéniérie
- J’ai déjà annoncé -4 600 emplois en juin 2020
3- Je n’embauche pas pour préparer les nouveaux moteurs
- rien pour l’hydrogène
- je délocalise la RD « de moyen de gamme » en Inde et au total déjà -567 millions de R&D au niveau monde
4- J’aurai baissé les effectifs de 4 100 emplois en France (2 500-2 000-4 600)
5- Et probablement Renault-France paiera encore plus cher des frais de R&D (et d’ingéniérie ou de « support ») à ses filiales étrangères ou à sa holding aux Pays-Bas. La valeur ajoutée en France, c’est à dire la production de richesses qui y est enregistrée, sera finalement diminuée !
Voilà la relocalisation à la sauce patronale, voilà leur projet pour l’industrie :
Assemblage de moyen niveau en France et départ de l’ingénierie. Non-maîtrise des évolutions technologiques (on achètera en Bourse à coup de cash une entreprise affriolante ?).
Nous voulons une revitalisation industrielle, nouvelle industrialisation, répondant au double besoin social et écologique. Il faut
- combiner activités industrielles et de services (ingéniérie, recherche, assistance, etc.), ouvriers, ingénieurs, chercheurs, techniciens, fonctions support
- sécuriser l’emploi des femmes et des hommes et les faire évoluer (formation)
- sur des projets partagés démocratiquement, et ambitieux pour la réponse aux besoins sociaux et écologiques (conférences permanentes, etc.)
- d’autres relations avec les banques et la mise à l’écart des actionnaires privés, par une renationalisation nouvelle (pouvoirs des salariés).
à Baisser le coût du capital pour développer les salaires, l’emploi, les capacités humaines et les dépenses de RD ou de formation, base d’une efficacité nouvelle ! En 2020 les charges financières versées aux Banques, 355 millions, sont supérieures à l’impôt sur les sociétés payé en France, 100 millions). Elles représentent 8,2 % de la masse salariale !
- organiser des coopérations internationales non coûteuses en capital financier, basées sur des accords internationaux prenant donc le contre-pied des fusions-acquisitions à coups de cash et de licenciements pour des pseudos synergies
- des traités de maîtrise des échanges et investissements internationaux, leur but = le développement partagé de l’emploi et des biens communs entre les pays : ni libre-échangisme anti-social, ni protectionnisme, des protections sociales et des coopérations pour le bien commun, l’emploi et la planète d’abord ! Aujourd’hui, dans les traités internationaux comme TAFTA, le but = plus de commerce international et « sécuriser » le revenu des « investisseur », c’est-à-dire leur profit, l’emploi et le bien commun vient après !