Éric Le Bourg
Un régime de retraite par répartition est financé par les cotisations sociales des salariés et des employeurs qui sont immédiatement redistribuées aux retraités, qui ont eux-mêmes cotisé quand ils étaient en activité. Dans un tel système, plus il y a de salariés en activité, et donc moins de chômeurs, plus le montant des cotisations à répartir est élevé. De même, moins il y a de retraités, moins le besoin de financement est important, à conditions de pension et de cotisations constantes. Si le chômage augmente, ou si le nombre de personnes en âge de travailler diminue, alors que le nombre de retraités augmente, le risque est que le financement des pensions ne soit plus assuré, justifiant alors une réforme des retraites. On peut diminuer les dépenses par l’augmentation de l’âge de départ, des annuités nécessaires pour avoir une retraite complète, l’indexation sur les prix, et non sur les salaires qui progressent plus vite que les prix sur le long terme, la sous-revalorisation des pensions : c’est la voie suivie depuis la réforme dite Balladur de 1993. On peut aussi augmenter le financement en augmentant les cotisations salariales et patronales, combattre le chômage, augmenter les salaires et donc les cotisations, augmenter la formation qui implique donc des emplois qualifiés plus rémunérateurs. Ce dernier point est souvent peu évoqué mais le géo-stratège américain Edward Luttwak expliquait en 1995 comment avoir remplacé la classe ouvrière qualifiée par des livreurs de pizzas avait contribué à transformer une partie des États-Unis en pays du Tiers-Monde, ce qui a abouti, de nos jours, aux “morts du désespoir”, nombreuses chez les Blancs pauvres et peu formés (Case et Deaton, 2015).
Il est plus que probable que la prochaine élection présidentielle donnera lieu à des débats intenses sur la nécessité ou non d’encore réformer les systèmes de retraite. L’argument que la réalité démographique imposerait une réforme est essentiel pour faire accepter son principe, même s’il y a alors débat sur son contenu, la réforme pouvant moduler le sytème actuel, mettre en place un nouveau système (Gouvernement, 2020), voire supprimer la notion même de retraite, en imposant aux retraités « une participation quasi obligatoire à des activités socialisées » qui serait « quasiment d’un temps plein au tout début » de la retraite (Lorenzi et al., 2019 ; Le Bourg, 2019).
Un article précédent (Le Bourg, 2021a) a évoqué le problème des projections démographiques utilisées par le Conseil d’orientation des retraites (COR) aboutissant à surestimer les besoins de financement des retraites. Le présent article aborde le problème des arguments démographiques et biologiques justifiant depuis trois décennies les réformes successives des retraites. Il est souvent avancé que la baisse de la natalité et l’augmentation de l’espérance de vie justifient les réformes passées et futures. Qu’en est-il ?
La natalité est-elle un problème ?
Il y a trente ans, un débat agita le pays : alors que l’Institut national d’études démographiques (INED) affirmait depuis des années que la dénatalité menaçait notre pays, un autre démographe, Hervé Le Bras (1991), publiait un livre expliquant que la dénatalité n’avait jamais existé (voir aussi Le Bourg, 2008ab). De fait, l’INED utilisait l’indice conjoncturel de fécondité (ICF) qui additionne pour une année, par exemple 2020, les taux de fécondité par âge et permet de connaître le nombre d’enfants qu’ont eus les femmes en âge de procréer : si aucune femme n’avait eu d’enfant en 2020, l’ICF de cette année aurait été de 0, l’ICF suivant sensiblement le même décours que celui du nombre de naissances, augmentant quand ce nombre augmente et diminuant quand le nombre de naissances diminue. Les femmes faisant leurs enfants plus tard qu’il y a quelques décennies, l’ICF a reculé pendant quelques années, mais il fluctue aussi d’une année sur l’autre (par exemple, 1,68 en 1994 et 2,03 en 2010, France entière, INED, 2020), puisqu’il dépend des décisions des couples à un moment donné. Toutefois, l’ICF ne permet pas de connaître le nombre total d’enfants des femmes nées par exemple en 1970, qui est l’indice de descendance finale (IDF). L’IDF est stable (femmes nées en 1950, 1960, 1970, 1980 : 2,12 ; 2,12 ; 2,01 ; 2,05 ; France métropolitaine, INED, 2020). En somme, après la fin du baby-boum (IDF des femmes nées en 1920, 1930, 1940 : 2,51 ; 2,65 ; 2,42), les femmes ont 2 enfants en moyenne, ce qui assure le remplacement des générations dans les conditions de mortalité infantile actuelles, alors qu’il fallait plus d’enfants jadis (en France, environ 15 % des enfants mouraient avant l’âge d’un an au début du vingtième siècle, aujourd’hui moins de 4‰).
La France n’a donc aucun problème de fécondité et celle-ci peut varier d’une année sur l’autre en fonction des décisions des couples, dans une fourchette observée depuis 1970 de 65 000 naissances autour d’une moyenne de 790 000. Qui plus est, ces cohortes de naissance sont assez stables pour permettre la programmation des investissements (recrutements d’enseignants, etc.). Cette évidence de l’absence de tout problème de dénatalité a fini par s’imposer dans les années 1990 mais certains continuent à dire que la France a un problème, ce qui bien sûr poserait un problème de financement des retraites à terme.
Au niveau politique, Valérie Pécresse dans une tribune au Figaro du 24 août explique que « notre pays doit faire face à ces nouveaux défis qui imposent de retrouver une véritable ambition de politique familiale : d’abord la baisse préoccupante de la natalité ». Cette déclaration semble en ligne avec la proposition de loi de 2021 n° 4067 (Valentin et al., 2021) des députés Les Républicains « visant à renouer avec une politique familiale ambitieuse pour relancer la natalité en France ». L’exposé des motifs indique que « le triste record de l’année 2020 semble en passe d’être à nouveau battu, puisque seules 51 100 naissances ont été enregistrées au mois de janvier 2021, soit une baisse de 13 % par rapport à l’année 2020. Ainsi, la France comptait 17 200 naissances par million d’habitants en 1971, et n’en compte plus que 10 700 en 2020, soit une chute de la natalité de près de 38 % en quelques décennies ! ». Ce texte rappelle le rapport sur la démographie du haut-commissariat au Plan (HCP, 2021) qui écrivait qu’en « janvier 2021, la baisse des naissances a été de 13 % par rapport à l’année précédente ». A la lecture de ces phrases, on pourrait s’interroger sur l’existence d’un problème démographique, mais ces craintes peuvent être levées.
La baisse de janvier 2021, plus forte que celle de décembre 2020 (–7 % par rapport à décembre 2019), a été finalement ponctuelle. Avant le dépôt de la proposition de loi le 7 avril, l’INSEE (2021a) avait communiqué les données de février, montrant une remontée des naissances (–5 %), ce qui invitait déjà à ne pas se précipiter pour crier à la catastrophe. Par la suite, la natalité a retrouvé des valeurs semblables aux autres années jusqu’en septembre (de mars à septembre : +1 %, +4 %, –2 %, –2 %, 0 %, +3 %, +3 %), dernier mois connu à ce jour (INSEE, 2021b). En somme, probablement à cause de la pandémie, les couples ont retardé leurs projets d’enfants de quelques semaines. Pourquoi donc s’affoler d’une baisse des naissances si ponctuelle ?
L’exposé des motifs de la proposition de loi ne donne le nombre de naissances que pour la métropole, et pas pour la France entière. Il est donc en réalité un peu plus élevé mais, surtout, le texte explique que le taux de natalité a baissé de 38 % entre 1971 et 2020. L’erreur est grossière, puisque le taux de natalité est le rapport du nombre de naissances sur la population totale, et pas sur le nombre de femmes en âge de procréer : la population étant plus “âgée” en 2020 qu’en 1971 (26,9 contre 18,1 % de plus de 60 ans), le taux de natalité ne peut que baisser. Ensuite, choisir de comparer une des dernières années du baby-boum (ICF de 1971 : 2,50) à 2020 (ICF : 1,84), alors que ce baby-boum se termine peu après (ICF de 1975 : 1,93) semble spécieux. Il est vrai que comparer 1971 et 1975 ne donnerait pas le même sentiment d’urgence que comparer 1971 avec la situation actuelle, alors que 1975 et 2020 ont pratiquement le même ICF. Le baby-boum a été une période unique d’une vingtaine d’années : il ne pouvait que se terminer un jour.
Toutefois, on pourrait argumenter que le nombre absolu de naissances diminue depuis quelques années et que cela suffit à s’inquiéter pour le financement des retraites. C’est exact, puisqu’on est passé de 802 000 à 736 000 naissances de 2010 à 2020, mais ce nombre en baisse traduit d’abord la baisse du nombre de femmes en âge de procréer, comme l’écrit l’INED dans son rapport démographique de 2020 (Breton et al., 2020) : « la diminution du nombre total de naissances est donc en majeure partie liée à la variation du nombre de femmes à chaque âge, entre 15 et 50 ans et plus particulièrement entre 20 et 40 ans ». Ce point n’a pas été vu par une autre proposition de loi n° 3921 (Corneloup et al., 2021) en 2021 des députés Les Républicains pour « favoriser la reprise de la natalité » qui écrivent que « cela fait six années que la diminution des naissances est palpable ». Comme le nombre de naissances remonte nettement après 1995, on peut s’attendre à une forte augmentation des naissances dans les années qui viennent. La Figure 1 projette ce nombre selon deux hypothèses d’ICF : dans les deux cas, le nombre de naissances remonte de 2025 jusqu’en 2040. Gageons que le gouvernement en place à partir de 2025 se félicitera que sa politique ait fait remonter les naissances, alors que cela s’expliquera d’abord, toutes choses égales par ailleurs, par la remontée du nombre de femmes en âge de procréer.
En résumé, la fécondité est-elle en berne, mettant en péril notre système de retraites par manque de travailleurs futurs ? Répondre par l’affirmative serait, au mieux, une erreur, et, au pire, une manipulation des données. La fécondité oscille et des périodes avec moins de naissances succèdent à des périodes avec plus de naissances (Figure 2) : s’effrayer de la dénatalité durant les premières et de la surpopulation durant les secondes n’aurait guère de sens.
Toutes les données démographiques sont accessibles par chacun et, donc, en particulier par les responsables politiques. On ne peut donc que s’étonner que, par exemple, le Haut-commisariat au Plan ait publié un rapport sur la démographie française qui est, disons, loin du niveau de compétences attendu (Le Bourg, 2021b). Dans ce rapport (Haut-commissariat au Plan, 2021), pour lequel « l’avenir démographique de la France n’est plus assuré », les auteurs écrivent que « en moyenne, les femmes ont leur premier enfant à presque 31 ans en 2019 », alors qu’il s’agit de l’âge moyen des mères à l’accouchement, l’âge au premier enfant étant de moins de 29 ans. Les auteurs écrivent aussi que « le seuil de renouvellement des générations est autour de 2,1. Nous nous en éloignons de plus en plus », ce qui est faux, comme le montre la stabilité des IDF depuis 40 ans, l’INED écrivant aussi que « les femmes nées en 1980, âgées de 40 ans en 2020, en ont déjà 1,99, si bien que le total atteindra sans doute au moins 2,05 enfants lorsqu’elles atteindront 50 ans » (Pison et Meslé, 2021). Le rapport affirme que « dans les prochaines décennies,… le nombre de femmes en âge d’avoir des enfants restera stable » : la Figure 2 montre qu’il va rapidement augmenter, du fait de l’augmentation du nombre de naissances entre 1995 et 2010. En résumé, ce rapport accumule les erreurs et on ne peut que s’inquiéter qu’il serve de pilier à la politique gouvernementale.
La propagation par des responsables politiques ou gouvernementaux d’informations erronées, voire tendancieuses, peut affoler la population quant à la situation démographique du pays, et, par ricochet, quant à la taille de la population active future à même de payer des cotisations de retraite. Une attitude un peu légère, pour le moins… alors que la diffusion de fausses nouvelles, les fameuses « fake news », est de plus en plus dénoncée.
L’espérance de vie va-t-elle notablement augmenter ?
De même que certains se sont inquiétés de la dénatalité, d’autres se sont émus des conséquences pour le paiement des retraites de l’augmentation de l’espérance de vie. Ainsi, la Présidente du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), Laurence Parisot, déclarait le 14 février 2010 au Journal du Dimanche que « l’espérance de vie approche les 100 ans », alors qu’à l’époque elle était d’environ 84 ans chez les femmes et de 78 ans chez les hommes. Le 25 octobre de la même année, le ministre Christian Estrosi affirmait aux secrétaires généraux de la CFDT et de la CGT, ses interlocuteurs dans un débat télévisé, que « dans 30 ans les Français vivront 100 ans », alors que les prévisions de l’INSEE n’ont jamais envisagé de telles valeurs pour les décennies à venir, y compris dans les scénarios les plus improbables.
Il est vrai qu’à cette époque, à côté des déclarations précédentes qui étonnent à ce niveau de responsabilité, d’autres responsables politiques se permettaient des propos qu’ils n’oseraient probablement plus tenir aujourd’hui. Ainsi, la ministre Valérie Pécresse dans un entretien télévisé le 24 avril 2008 expliquait que « toute notre politique c’est pour lutter contre un fléau qui va arriver c’est celui du vieillissement de la population » alors que Jean-Marie Le Pen, dans le magazine Famille Chrétienne du 22 mars 2007, après s’être ému « des coûts médicaux vertigineux » « du fait de millions de très grands vieillards » indiquait : « je me pose la question de l’euthanasie ». De nos jours, les responsables politiques parlant des retraites commencent par dire que le vieillissement n’est pas une catastrophe mais au contraire un succès de nos sociétés, avant de décrire leurs propositions, ce qui est un progrès notable.
Toutefois, les projets de réforme des retraites sont toujours justifiés par l’augmentation de l’espérance de vie. Dans son allocution télévisée du 12 juillet, le Président Macron déclarait que « parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra travailler plus longtemps et partir à la retraite plus tard ». Le Président semble oublier que l’hypothèse d’une progression constante de l’espérance de vie est déjà prise en compte par la réforme dite Touraine qui augmente depuis 2020 et jusqu’en 2035 la durée de cotisation nécessaire de 167 (générations 1958-1960) à 172 trimestres (génération 1973) pour avoir une retraite à taux plein. Il n’est toutefois pas le seul, puisque la Ministre de la santé Agnès Buzyn, argumentant pour augmenter l’âge de la retraite, déclarait en mars 2019 que « la durée de vie augmente d’année en année. Elle augmente moins vite ces dernières années, mais elle a considérablement augmenté », ou que l’ancien Premier Ministre Edouard Philippe affirmait en septembre 2021 que « chacun comprend bien que si l’espérance de vie augmente, la durée de la vie active doit aussi progresser », avant de proposer de retarder l’âge du départ à la retraite avec le taux plein jusqu’à 67 ans, ce qui permet de penser que l’âge de suppression de la décote serait, avec le décalage actuel, de 72 ans.
Se pourrait-il que, depuis l’adoption de cette réforme, l’espérance de vie ait montré des signes d’augmentation rapide et notable, justifiant alors une nouvelle réforme ? De fait, on observe plutôt le contraire. Sans même parler de la Covid-19 qui a diminué l’espérance de vie d’environ 6 mois en 2020, et peut-être aussi en 2021, l’espérance de vie n’augmente plus guère en France depuis quelques années, en particulier chez les femmes, et chaque épidémie hivernale ou canicule tend à stopper tout progrès (Figure 3). Cela s’explique parce que la mortalité aux âges jeunes est maintenant faible et que les progrès d’espérance de vie sont surtout dus aux âges avancés, ceux où on meurt aujourd’hui le plus. La marge de progression est donc faible, d’où le progrès plus lent et, vienne un accident de parcours comme une épidémie de grippe sévère, et l’espérance de vie stagne, voire décroît. Les hommes ayant une mortalité plus importante aux âges jeunes que les femmes, et donc plus de possibilité de réduction de cette mortalité, on peut estimer que l’écart d’espérance de vie avec les femmes devrait continuer à se réduire.
L’espérance de vie étant déjà très élevée, il faut donc s’attendre à ce que, dans les années qui viennent, elle augmente peu et en tous cas bien plus lentement que durant les dernières décennies. De plus, l’espérance de vie se rapproche peu à peu de la longévité maximale de 115 ans de l’espèce humaine, si on excepte le record de Jeanne Calment à 122 ans. Il ne faut guère s’attendre à ce que les humains meurent tous dans un intervalle court, par exemple, entre 100 et 115 ans, tout simplement parce que la longévité, comme tout caractère biologique, a une certaine variabilité que l’on ne peut réduire, même dans les souches d’animaux génétiquement identiques et chez les jumeaux humains monozygotes (Finch et Kirkwood, 2000). On pourrait évidemment émettre l’hypothèse que la variabilité pourrait rester la même et que la durée de vie maximale augmenterait : Vallin et Caselli (1997) ont montré que si l’espérance de vie était de 105 ans, la durée de vie maximale serait d’environ 140 ans, une hypothèse improbable. Que la durée de vie maximale augmente ou non, une espérance de vie de près de 105 ans n’est donc guère probable.
Dans ces conditions, il est nécessaire non plus d’envisager une progression continue de l’espérance de vie qui justifierait une augmentation tout aussi continue de la durée de cotisation nécessaire pour avoir droit à une retraite au taux plein, mais peut-être plus probablement de se préparer à un gel de cette durée, voire à une diminution si l’espérance de vie devait amorcer une décrue.
Conclusions
Les arguments de baisse de fécondité et de hausse de l’espérance de vie qui pourraient être avancés dans les mois qui viennent pour justifier une nouvelle réforme des retraites durcissant les conditions de départ sont fragiles. La dénatalité n’existe pas, l’espérance de vie n’augmente plus guère, voire stagne ou diminue de temps à autre, et ces informations sont accessibles à tous les responsables politiques, soit directement, soit en faisant appel à leurs experts. Invoquer les contraintes démographiques que seraient la natalité ou l’espérance de vie pour justifier une nouvelle dégradation des conditions de départ à la retraite n’est donc pas justifié.
S’il existait un problème de financement des retraites des cohortes nombreuses du baby-boum nées après 1945, alors qu’on sait déjà, même si les calculs du COR sont hasardeux (Chanu, 2021 ; Le Bourg, 2021a), que, dans les conditions de législation actuelles, le coût des retraites a plus de chances de stagner ou de diminuer que d’augmenter dans les années qui viennent (COR, 2021), il serait souhaitable de recourir à des arguments raisonnables et non plus fantaisistes. Ce pays mérite de vrais débats, projet contre projet, et pas l’alignement d’arguments biaisés jouant sur la peur du déclin et des catastrophes à venir. De fait, il est difficile de dire si ces arguments traduisent la simple incompétence ou la volonté de manipuler l’opinion. Le pessimiste répondra : les deux.
Figure 1. Projections de l’INSEE du nombre de naissances pour la période 2013-2070, dans les hypothèses basse et centrale de fécondité (ICF = 1,80 ou 1,95 enfant par femme), et naissances observées de 2013 à 2020.
Figure 2. Nombre de naissances en France de 1970 à 2020 (France métropolitaine jusqu’en 1981, France entière ensuite, données de l’INSEE).
Figure 3. Espérance de vie à la naissance en années, en France de 1993 à 2020. Les années de baisse d’espérance de vie sont indiquées pour les hommes et les femmes. Les données de l’INSEE de 2018 à 2020 sont provisoires.
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