Sylvain Delaître
Un état des lieux de l’affaiblissement des capacités productives de la France… et des propositions pour une autre stratégie industrielle visant la paix et la coopération internationale.
L’année de sécheresse en 2020 à Taiwan, suivie du tremblement de terre de 2022, nous a rappelé à quel point les fabricants automobiles européens dépendaient du fabriquant TSMC pour les composants informatiques de pointe (90 % des technologies numériques mondiales « de pointe » sont produites par lui, notamment les microprocesseurs les plus rapides, selon un rapport du Syndicat de l’Électronique et de l’Informatique US fin 2021). En parallèle, la crise COVID nous a démontré que les masques et les médicaments n’étaient plus produits en France… Malgré les promesses (« plus jamais ça »), la relance de production française de masques et protections s’est essoufflée et des entreprises françaises ferment à nouveau, les commandes publiques repartant en Chine (le « laisser-faire le Marché »). De même, la bataille sur les bouteilles à oxygène de Luxfer à Clermont Ferrand n’est pas terminée, et il reste à garantir une filière industrielle indispensable sur ces domaines critiques !
Un nouvel avertissement a suivi avec la crise énergétique (spéculation sur le gaz, mécanismes aberrants européens de fixation des prix…) qui déstabilisent complètement le système de production de l’électricité, y compris l’électricité nucléaire, ce qui vient mettre en danger ce qui reste d’industrie en France…
Toutes ces lacunes productives traduisent une crise générale de la dépendance (et donc la perte de souveraineté) ; c’est le résultat d’une guerre économique en passe d’être perdue, résultat de 50 ans, et plus, d’attaques ciblées de puissances étatiques, notamment US : la carte à puce GEMPLUS, ALSTOM, des banques françaises, des PME pépites technologiques… (lire sur ce sujet le dernier magazine de l’École de Guerre Économique « Qui est l’ennemi ? »). Tout cela s’est construit sur le dogme de la délocalisation généralisée de nos productions (y compris dans le domaine de la défense) depuis plus de 40 ans (« moins cher et zéro stock »).
La souveraineté économique se décompose en les éléments suivants :
- la souveraineté logistique, stocks et approvisionnements (matières premières, produits transformés, composants, grands systèmes et plates-formes, écosystèmes de sous-traitance) ;
- la balance commerciale (négative en France et en Hollande, positive en Allemagne : la différence tient essentiellement au niveau d’industrialisation du pays, les services dépendant très fortement des industries…).
Cette souveraineté bute sur des impasses stratégiques et sur des dogmes commerciaux :
- anciennes (car pour « revenir sur le marché » l’écart technologique est devenu trop élevé ou les embargos de type ITAR faussent les équilibres commerciaux) : cela se traduit chez nous par une stratégie générale d’acceptation du monopole OTAN en matière de défense et sécurité (à dominance US, mais aussi Israël pour la sécurité et la surveillance). Idem dans le domaine numérique, avec l’emprise du monopole de Google (grâce à son moteur de recherche, indexé sur l’ensemble des textes accessibles en ligne sur Internet) depuis 1998, et des GAFAMI en général ;
- nouvelles : le partage de fait du monde productif – l’usine mondialisée – ses dumpings sociaux et environnementaux, et ses impasses acceptées : la non-prise en compte des externalités (sociales, empreintes carbone, ravages écologiques et épuisements géologiques…).
Mais tout cela nous revient aujourd’hui dans la figure via les pertes flagrantes de souveraineté et de maîtrises industrielles, sous ses différentes formes :
- la sous-traitance mondiale de l’électronique et de l’informatique au taiwanais TSMC ;
- l’externalisation et les entreprises sans usines (une usine de semiconducteurs coûte aujourd’hui 40 milliards de dollars) ;
- les pièges normatifs ou réglementaires de type ITAR ou extraterritorialité des lois US (notamment sur le stockage et le traitement des données informatiques) avec, de fait, les interdictions US de (ré)exportation, et l’absence de vraies rétorsions au niveau européen ;
- les abandons de technologies et de matériels de base dans le domaine de l’armement : la politique menée par la DGA et la STAT a dès les années 2000 a imposé de fermer la filière petit calibre en France, en mettant en faillite nos PME, au profit de concurrents belges, allemands, israéliens ou australiens… Idem pour l’abandon des filières habillement et équipement, en transférant au passage des brevets aux Allemands ;
- la question de données de maintenance et de réparation, quand on sait que les grands groupes européens de défense et d’aéronautiques les sous-traitent à des Microsoft AZURE, des Amazon Web Service, au encore au spécialiste des big data, Palantir, si proche du Pentagone !
Finalement, l’Europe et la France n’ont plus que le choix entre les écosystèmes GAFAMI ou BATX, s’agissant du monde numérique (terminaux, data centers, et routeurs) et des grandes plateformes associées. Tout cela est conséquence de la marginalisation industrielle de l’Europe et de la France dans ces domaines fondamentaux
Cette situation est paradoxale, pourquoi ?
Parce que l’Europe et la France sont pourtant encore excellentes en R&D (si on en juge par le nombre de prix Nobel, médailles Fields…) mais elles ne représentent plus que 8 % de la production mondiale de composants électroniques alors qu’elles pèsent pour 20 % de la R&D mondiale. Pourquoi un tel décalage sur les capacités industrielles ?
Pourquoi la France a-t-elle été en avance sur le solaire et la fibre optique (R&D dans les années 80, et premiers développements) mais est complètement dépendante aujourd’hui des fournisseurs extérieurs ?
Pourquoi la France, qui a été leader dans le nucléaire énergétique, est-elle aujourd’hui si menacée dans ses capacités réelles de production et de maintenance ?
Pourquoi la France a-t-elle laissé partir ses fleurons industriels ? Filières sans lesquels on ne peut pas disposer d’une base indépendante d’équipements pour les questions de sécurité et de défense !
Alors, pourquoi ? quelles sont les batailles perdues ? On peut avancer des éléments de réponse :
- la bataille des normes et des brevets, largement gagnée par les États-Unis aux dépens des Européens ;
- l’arme juridique : les dispositions américaines concernant l’extraterritorialité juridique, et le droit de regard des États-Unis sur tout matériel disposant de composants américains. Les Européens sont des nains comparés aux Américains ;
- la sous-traitance généralisée, voulue par les actionnaires, y compris quand l’État français est lui-même actionnaire… (le coût du capital, c’est également les surcoûts dus aux ruptures d’approvisionnement et de non maitrise de la chaine de fabrication) ;
- le mirage du « tout disponible sur étagère » et du « zéro stock » : évaporé avec le Covid et la guerre en Ukraine !
- l’arrêt de fabrication sur de longues périodes (conséquence de la sous-traitance, et également de la vente des grands programmes export type télécoms, EPR ou TGV) ? Les clients (chinois ou autres) ont rapidement compris et assimilé les technologies sous-jacentes (Reverse Engineering), et la France a désormais toutes les peines à exporter de grands programmes équivalents… À ce titre, l’effondrement du modèle français de l’industrie des télécoms est tristement exemplaire.
- Le modèle de l’entreprise sans usines : sur 40 ans, on passe du statut d’innovateur majeur au niveau mondial (développements de la fibre optique, carte à puce, Minitel, centres commutateurs…) à celui de « roue de secours » du dernier constructeur européen. Seule la partie militaire (via Thales ou MBDA) a survécu, essentiellement grâce aux critères régaliens (DGA)…
- l’absence de vision industrielle des filières technologiques : les start-up ne suffisent pas, il faut une industrie derrière, avec un secteur bancaire responsable ;
- les attaques des États-Unis et des autres puissances.
Tout cela en même temps !
L’absence d’une véritable base Industrielle et technologique de défense (BITD) européenne ou française est la cause première de nos trop fortes dépendances en matière d’industrie de défense et de sécurité. Rappelons qu’à l’origine le Rafale devait être un avion réalisé en coopération européenne… Pas d’autosuffisance industrielle et logistique, garantissant l’indépendance, ou du moins, une certaine maîtrise des technologies de pointes, ou de base, et donc l’impossibilité de faire des choix…
Encadré : Promouvoir une défense juste et proportionnée, non agressive
A la CGT (cela est constitutif de nos statuts), nous voulons garantir la paix, et nous sommes pour un pacifisme armé (car nous vivons dans un monde réel), strictement défensif et non agressif, et qui défend en premier les solutions diplomatiques et les arbitrages des traités internationaux. Historiquement, la CGT Métallurgie a une longue tradition de réflexion sur la dualité, la diversification et la reconversion des industries d’armement, et nous avons produit, avec les Travailleurs de l’État, vers 2000, le Livre blanc : Les armes ne sont pas des marchandises comme les autres. Nous avons depuis plusieurs années réactivé le collectif confédéral pour la paix et le désarmement, afin de promouvoir une réelle économie de paix (Colloque du 6 octobre 2022, Montreuil).
Encadré : Pour un modèle industriel non dépendant des exportations d’armes
Les exportations d’armes, si elles sont permises par les traités internationaux – certaines nations n’ont pas la possibilité de produire leurs propres armes mais ont besoin de se défendre – présentent deux défauts :
1°) les vente d’armes (toujours officiellement d’État à État), légitimes à l’origine, peuvent se retrouver en les mains de dictateurs (cas de changement de régime, cas de corruption, ou de dissimulation…).
2°) Intrinsèquement, cela concourt à la dissémination des armes, et donc au surarmement de la planète. Donc, préférons la coopération entre États démocratiques sur de grands programmes de sécurité collective, à une approche de « meilleure rentabilité des coûts par l’exportation », et jouons la dualité des technologies, en s’appuyant largement sur des développements civils (cas de l’informatique depuis les années 1980).
3°) C’est un jeu qui n’est ni « ouvert », ni équilibré : le coup de semonce de la perte du contrat du siècle sur les sous-marins vendus aux Australiens nous rappelle que ce sont les USA qui font la loi sur ce Marché !
Enfin, il est complètement illusoire de penser qu’un fort niveau d’exportations d’armes (la France est le troisième mondial depuis quelques années) va compenser une balance commerciale complètement déséquilibrée par l’absence d’autonomie et de maîtrises industrielles dans les principaux domaines civils et grand public !
Industrie, R&D, dualité et coopérations
Cette dualité doit s’appuyer sur une transparence et un contrôle démocratique dans le financement de la R&D, car le secret militaire obère (et stérilise) trop souvent des recherches qui ont été pourtant initiées sur des fonds publics (recherche académique et universitaire), et les crédits publics de R&D doivent être strictement conditionnés à des investissements réels en local et respectant les critères environnementaux et sociétaux.
Enfin, ces technologies de pointe doivent profiter largement au continuum Défense / Sécurité / Protection / Bien être / Médecine… sans être stérilisées au profit de l’export militaire.
Regardons le cas précis des technologies de détection infrarouge, ou des applications de la biométrie. Quel est leur impact sociétal dans un cadre démocratique de protection des libertés individuelles ? Alors que leur déploiement dans le domaine de la santé pourrait être beaucoup plus bénéfique (imagerie médicale, détection avancée des tumeurs…).
Prenons l’exemple du Rafale, objet hyperspécialisé dans le combat aérien, et qui concentre à lui seul énormément de technologies « efficientes » : vision tête haute / réalité augmentée en temps réel / arbitrage et classification des menaces – commandes de vol hypersophistiquées – système de propulsion – détection infrarouge (IR) – détection électromagnétique (EM) – protection du pilote contre les accélérations (G) – siège éjectable / parachute : technologies anticrash… Mais quelle est la rentabilité économique d’envoyer un Rafale (une somme de performance technologique) pour une détection IR de points chauds après un incendie de forêt ? aucune !
Il faut inverser le raisonnement, et idéalement pouvoir redévelopper des applications civiles à partir de technologies déjà très spécialisées dans le domaine militaire (mais cela est très difficile, notamment à cause du secret). Il faut procéder autrement : il faut que la recherche reste duale le plus longtemps possible, et il faut pouvoir déclassifier des sujets qui seraient utiles pour les biens communs (détection d’eau, surveillance des feux et des zones à risques…).
Prenons le sujet des nouvelles technologies quantiques (deuxième révolution quantique)
Elles sont duales par nature mais elles pourraient être très rapidement « militarisées », et donc inatteignables pour la communauté scientifique et académique (une forme de stérilisation de la recherche publique). C’est une faiblesse. Comment conserver cette dualité au maximum du cycle de développement d’une technologie ? Pour cela, il faut modifier le mode de protection des secrets militaires, en faisant intervenir le secret au plus tard dans le cycle, uniquement sur des applications très ciblées)
Autre domaine scientifique qui progresse énormément : les recherches sur la fusion nucléaire. Le développement de l’informatique (civile uniquement) et notamment des HPC (High Performance Computing), produit des modélisations de plus en plus précises et fines du comportement, hautement complexes, du plasma mis en jeu dans les réacteurs expérimentaux. Mais surtout, c’est la coopération internationale qui permet d’échanger les résultats des simulations, et des résultats quasiment en temps réel !
La mise en commun au niveau de la communauté scientifique internationale, au contraire du secret militaire, garantit ces très grands progrès, grâce à l’effet de démultiplication des savoirs
Quelle base industrielle pour une défense en autonomie ?
Il faut se donner les moyens de se défendre, et en autonomie des « Grands ». L’échelle européenne serait une solution s’il y avait une politique européenne en la matière, mais la BITD européenne se résume beaucoup trop souvent à acheter des F-35 (en fait, faire payer par des Européens le développement d’un avion qui ne vole pas encore…) et des blindés américains. En la matière, les seuls exemples positifs de coopération européenne se situent dans quelques frégates type FREMM ou Horizon ou, mieux, dans les systèmes de défense européenne, tel que les SAMP/T ou MAMBA franco-italiens.
De même, la société franco-italienne ST Microelectronics est la dernière entreprise réellement indépendante en Europe qui puisse produire des semiconducteurs – (mais ils sont largement déclassés par rapport aux USA ou à Taiwan, la faute à un manque d’investissements des actionnaires…). Sans composants de haut niveau, comment maintenir une défense crédible ? il faut donc réinvestir dans les pépites de type ST Micro en Europe, mais en développant une politique de filière publique, au service des intérêts de la nation et des peuples, pas des monopoles de type GAFAM, ou des grands actionnaires privés (fonds prédateurs).
Eléments de politique alternative, en guise de conclusion
Alors, que faire ?
1°) réformer la DGA et les organismes qui en dépendent, afin de piloter démocratiquement une programmation des armements dont on a réellement besoin, en réponses à inventaire des menaces et lacunes technologiques (et sortir enfin du « laisser faire le marché »). La DGA doit également intégrer le fait que le mieux-disant technologique n’est pas forcément le meilleur ni le plus économique.
2°) créer un pôle industriel de la Défense et de la Sécurité à maîtrise publique et contrôle démocratique, permettant la mobilisation de capitaux mixtes, mais soumettant la stratégie industrielle à la réponse aux besoins de la nation, et non pas à la rentabilité trimestrielle de l’actionnaire ou au fait d’être un « champion de l’exportation d’armes »
3°) créer un outil financier de reconstruction industrielle, sous contrôle démocratique (parlement, syndicats, élus locaux, mouvement associatif), avec les notamment les régions, ouvert aux entrepreneurs et aux innovateurs, afin de conserver le tissu industriel critique (tous les jours, des PME critiques de défense ou d’électronique, ou start-up en optique, sont rachetées par des fonds étrangers…) et de donner à la Nation la possibilité de racheter ou, à l’inverse, d’empêcher le rachat de ces pépites par des intérêts divergents ou prédateurs (à propos, relire Qui est l’ennemi ?).
4°) s’appuyer au maximum sur la dualité de la recherche et de la technologie, en développant les besoins civils, en reconstruisant des filières industrielles dans les domaines régaliens (informatique, électronique, métallurgie, composants critiques, énergie, santé, transport…). Lancer des centres de prototypage mixte, avec utilisateurs, personnels et salariés, ingénieurs / développeurs, chercheurs, élus, citoyens, sur la réponse technique et technologique aux besoins citoyens (santé, énergie, transport, environnement…). Les exemples de diversification de produits militaires vers des applications médicales chez Thales (TRIXELL : Imagerie RX très sensible et nomade) en cours de labellisation auprès du ministère de l’Industrie, nécessite ce type de centres de prototypage, il faut donc des financements spécifiques, et un contrôle démocratique de ces investissements au service du Public.
5°) relancer des coopérations industrielles européennes avec des pays fiables (regarder les coopérations qui ont bien fonctionné) et sur des bases équitables, hors du champ des monopoles hégémoniques (USA, Chine, Taiwan…)…
… mais il faut pour cela, remettre profondément en cause le modèle économique européen (« laisser faire », ultralibéralisme, alignement états-unien, achats massifs de matériels et de logiciels monopolistiques…). S’il reste encore un espoir (réaliste) de reconstruire une Europe industrielle autonome, ce serait sur ces bases-là : non-alignement et coopérations équilibrées mutuellement avantageuses, pour développer des filières industrielles en réponse aux besoins des peuples.
Le retour en France et en Europe d’une véritable filière industrielle médicale (imagerie, traitement des données de santé, aide aux diagnostics …) rééquilibrera de facto la balance commerciale, et de façon beaucoup plus durable que la vente d’avions Rafale à des États peu recommandables …
Annexes
Site CGT TRIXELL : Imagerie d’Avenir, Industrie & Technologies de Santé – Imagerie d’Avenir (imageriedavenir.fr)
BATX = BAIDU, ALIBABA, TENCENT, XIAOMI (monopoles chinois)
BITD = base industrielle et technologique de défense
BITDE = base industrielle et technologique de défense européenne
DGA : Délégation générale à l’Armement = dépend du ministère des Armées. Elle définit et régule la politique de conception, de production et de maintenance des équipements de nos armées
F35 = dernière génération d’avions de combats US – Problème : ils sont interdits de vol à cause de trop nombreux bugs, et la FAO (Cour des comptes des USA), fustige les gâchis et les incapacités des industriels US mis en cause… Le dernier avion opérationnel US reste à ce jour le F16 (les 2200 F22 produits n’ont jamais été réellement opérationnels, ils ont été mis « sous cocon »)
EGE = Ecole de Guerre Economique (Christian Harbulot), 50 ans d’analyses de la guerre économique
EM = électromagnétique
FREMM = frégates multimissions, navires de combats franco-italiens
G = accélération de la pesanteur, un piéton supporte 1 G, un pilote de chasse peut subir jusqu’à 10 G
GAFAMI = Google Amazon Facebook Apple Microsoft Intel (monopoles USA)
GAO = Government Acountability Office (USA), équivalent de notre Cour des Comptes
HPC = High Perfomance Computing = calcul haute performance, super calculateurs
IR = infrarouge, lumière non visible, qui correspond aux phénomènes thermiques
ITAR = International Traffic on Arms Regulation = régulation des exportations d’armes (loi américaine), un ensemble de règlements du gouvernement fédéral américain servant à contrôler les importations et exportations des objets et services liés à la défense
MAMBA = autre nom du SAMP/T, système de protection antiaérienne
NATU = Netflix AirBnB, Tesla, Uber
SAMP/T = Système sol – air moyenne portée / terrestre
STAT = Section Technique de l’Armée de Terre
Sur les contraintes ITAR et donc nos dépendances industrielles, voir https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/exportations-d-armes-la-souverainete-de-la-france-degradee-face-a-la-reglementation-americaine-itar-2-4-950162.html
Liste des technologies où notre maîtrise est très faible
RENS sur très grandes bases de données (pas de réelles équivalences à PALANTIR)
Moteurs de recherche (QWANT n’est pas une alternative à Google !)
Grandes PF (GAFAMI et NATU)
Détection EM (les US sont les rois depuis ECHELON en 1995)
GPS (Galileo européen à peine opérationnel, très faible taux de couverture en réel)
Centrales inertielles
Quelques pépites sur ses domaines, mais très souvent rachetées par des anglo-saxons ou US
Cas de IXBLUE ou de EXXELIA, toujours menacées par des prédateurs UK ou US
La situation dans l’industrie navale : la navale militaire a été largement sabordée lorsque les chantiers navals civils français ont été revendus aux Coréens (vers 2000), seul un accord a minima avec Naval Group et Fincantieri a permis de sauver, provisoirement, la Navale militaire
Indépendance sur le nucléaire militaire certes (à la différence du Royaume-Uni), mais pas sur les catapultes des PA
Dépendance totale sur les munitions de petits calibres (à cause de la politique de la DGA et de la STAT)
Et sur les gros calibre (cas de la PME liquidée dans la Sambre en 2016, en accord avec la DGA…)
(la GBU144)