La croissance de l’année 2021
montre que la crise est là

Le gouvernement et les médias dominants se gargarisent de la « performance exceptionnelle » de l’économie française dont le PIB a augmenté de 7 % en 2021. Mais cela n’a rien d’exceptionnel : après un recul historique (-8 %) croître de 7 %, encore heureux ! Et cela nous amène pourtant -1,6 % en-dessous du niveau de richesses créées en 2019. On comprend mieux la montée inédite de la pauvreté que nous avons observée.

Quelques évolutions macro-économiques (France)

 201920202021Comparaison
à 2019
PIB1,8 %-8,0 %+7,0 %-1,6 %
Consommation des ménages1,9 %-7,2 %+4,8 %-2,7 %
Investissement des entreprises2,7 %-8,1 %+12,2 %3,1 %
Production industrielle (IPI)0,3 %-10 %+6 %-5 %
Emploi privé y compris chômage partiel (moyenne annuelle)+1,3 %-1,8 %+2,8 %+0,9 %
Emploi privé hors chômage partiel (moyenne annuelle)+1,3 %-10,4 %+9,5 %-1,9 %
Prix à la consommation (glissement annuel)1,5 %0,0 %2,8 % 
Pouvoir d’achat après prestations sociales (par unité de consommateur)1,6 %-1,5 %+3,1 %+1,6 %
Croissance des cours boursiers mondiaux (glissement annuel)+14 % (monde)+19 % (monde)  
France – CAC40 (31 décembre sur 31 décembre)+26 %-7 %+29 %   

(en moyenne annuelle, sauf précision).

Et derrière le 7 % de croissance du PIB, la consommation n’a progressé que de 5 % tandis que l’investissement des entreprises a augmenté de 12 %. Mais pas leur emploi ! L’emploi se situe -1,9 % en-dessous du niveau de 2019 car il faut retirer le chômage partiel (en équivalent temps plein), et non inclure les heures chômées[1] pour afficher, comme le fait le gouvernement un maigre 1 % au-dessus de fin 2019 !

  • Bien sûr, il en irait autrement, si on préservait vraiment ces gens au lieu de maintenir le principe de chômage (même partiel) : on maintiendrait intégralement le salaire de toutes et tous… et on engagerait des formations massives pour préparer l’avenir ! Cela montre que la « SEF », la sécurité d’emploi et de formation, pousse de l’intérieur même du système ! 
Niveau trimestriel instantanéMoyenne glissante
Source : INSEE et DARES* Moyenne des 4 derniers trimestres

Au total, bien loin d’un véritable recul du chômage, c’est à sa diffusion que l’on assiste.

De l’autre côté, et en conséquence, la croissance financière a continué à s’envoler, avec un CAC 40 en hausse, lui, de 29 % après -7 % en 2020. Ce n’est pas seulement un enrichissement. C’est aussi que cela renforce encore la pression du capital pour prélever sa dîme sur la production, contre les salaires et l’emploi, contre les dépenses publiques et sociales :

  • car si la valeur des actions est 30 % plus élevée, il faut alors prélever 30 % de plus de profit sur « la bête »… La « bête », ce sont les travailleurs et la richesse qu’ils créent. Et donc les pressions de Krach financier s’accentuent !

Et le service public est en très grande difficulté. Quant aux suppressions d’emploi massives, elles vont venir, mais ils font tout pour les retarder après les présidentielles.


[1] 100.000 équivalent temps plein en décembre et 550.000 en moyenne en 2021

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  1. Numéro 810-811 (janvier-février 2022) - Économie et politique

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