Note sur le secteur aérien : covid- 19, une déflagration sans précédent

Paris, le 24 mars 2019

Rappel sur le secteur aérien

Monde

Au niveau mondial, le secteur aérien représente 65 millions d’emplois et 840 Mds$ de chiffre d’affaires direct. Il contribue pour 2 700 Mds$ au PIB mondial (4% du Pib mondial)

Emploi et PIB global généré par le secteur aérien dans le monde en 2016

  Direct* Indirect* Induit* Catalytique* Total
Emploi (million) 10,2 10,8 7,8 36,7 65,5
Var. /2012 +17% +9% +70% +5% +13%
PIB (md$) 704 638 454 897 2 693
Var./2012 +16% -8% +40% +10% +11%
% Pib mondial 0,9% 0,9% 0,6% 1,2% 3,6%
Diff./2012 +0,1 point -0,1 point +0,1 point +0,1 point +0,2 point

* Direct = opérateurs aéroportuaires et services aérop, compagnies aériennes, aviation civile, contrôleurs aériens et autres ; Indirect = fournisseurs du transport aérien ; Induit= emplois créés par les effets du transport aérien ; Catalytique = tourisme. Source : Progexa d’après Air Transport Action Group (ATAG)

Europe

Emploi et PIB global généré par le secteur aérien en Europe en 2016

  Direct* Indirect* Induit* Catalytique* Total
Emploi (million) 2,6 3,0 1,5 5,1 12,2
% emploi européen 0,7% 0,8% 0,4% 1,4% 3,3%
PIB (md$) 193 226 111 294 823
% Pib européen 1,0% 1,1% 0,6% 1,5% 4,1%

France

Emploi et PIB global généré par le secteur aérien en France en 2016

  Direct* Indirect* Induit* Catalytique* Total
Emploi (million) 273 431 207 231 1 142
% emploi France 0,9% 1,5% 0,7% 0,8% 3,9%
PIB (md$) 30 38 18 18 105
% Pib France 1,2% 1,5% 0,7% 0,7% 4,1%

* Direct = opérateurs aéroportuaires et services aérop, compagnies aériennes, aviation civile, contrôleurs aériens et autres ; Indirect = fournisseurs du transport aérien ; Induit= emplois créés par les effets du transport aérien ; Catalytique = tourisme. Source : Progexa d’après Air Transport Action Group (ATAG)

Les conséquences de la crise sanitaire

Covid-19, la perte d’activité prévisible (20 mars).

Les dernières prévisions d’activité faisaient état d’une perte d’activité de 130 Mds$ soit 15% du chiffre d’affaires mondial. La perte de trafic est estimée entre 9% et 25% du nombre de passagers suivant les zones. Cela pourrait signifier un recul entre 800 millions et 1 milliard de passagers sur l’année (4,6 milliards de passagers aériens en 2019). Pour la France cela signifierait une perte de près de 50 millions de passagers (sur près de 200 millions en 2019)

Cependant, cela ne tient pas d’une prolongation de la coupe dans les capacités au-delà d’avril et mai qui serait la conséquence de la poursuite de l’interruption des liaisons aériennes internationales et notamment de l’extension pleine aux Etats-Unis et à l‘Amérique Latine ou l’Afrique (non pris en compte jusqu’à présent). C’est inédit, ainsi selon le PDG du Groupe Lufthansa, le programme de la compagnie nationale allemande serait similaire en volume à celui de 1955.

Pertes d’activité prévisibles

Zones Trafic (PAX) Chiffre d’affaires (Mds$)
Australie, Chine, Japon, Malaisie, Singapour, Corée du Sud, Thaïlande, Vietnam -23% -50
Asie-Pacifique autres -9% -8
Autriche, France, Italie, Allemagne, Pays-Bas, Norvège, Espagne, Suisse, Suède, Royaume-Uni -24% -37
Europe autres -9% -7
Bahreïn, Irak, Iran, Koweit, Liban, Emirats Arabes Unis -23% -5
Moyen-Orient autres -9% -2
Etats-Unis, Canada -10% -21

Source : IATA

Covid-19, les pertes d’emploi prévisibles (20 mars).

Selon les estimations disponibles au 20 mars, les pertes d’emploi dans le secteur de l’aérien pourraient s’étaler de 15% à 25% des équivalents temps plein dans les 10 pays les plus touchés par le covid-19.

Depuis ces prévisions l’épidémie s’est étendue, et si le mêmes hypothèses étaient appliquées à l’ensemble du secteur mondial se sont donc entre 10 et 16 millions d’emplois qui seraient menacés.

En France cela signifierait une perte d’emploi potentiel pour 171 000 personnes (dont 40 000 emplois directs).

C’est largement supérieur à la crise de 2008.

Top 10 des secteurs aérien menacés : Emplois menacés

Pays ETP
Chine 20%
Espagne 23%
Royaume-Uni 18%
France 15%
Allemagne 18%
Corée du sud 19%
Italie 20%
Pays-Bas 23%
Suisse 23%
Belgique 20%

Source : IATA

Covid-19, la crise de liquidité qui menace les compagnies aériennes

Ce sont 75%% des compagnies aériennes qui ont moins de trois mois de liquidité devant elle.

C’est d’ailleurs l’objet des principales mesures mises en œuvre par les compagnies : économiser le cash.

Un autre élément est le risque d’impossibilité de faire face aux échéances de remboursement de la dette. Seules les 30 premières compagnies mondiales ont un ratio d’endettement acceptable (2 fois l’Ebitda hors loyers opérationnels les autres étant en moyenne autour de 6 fois).

De plus pour l’essentiel la maturité des dettes est très faible, avec donc des échéances de remboursement rapprochés (moins d’un an en moyenne).

Enfin, la médiane du ratio de couverture de l’activité par la trésorerie est de 1 à 2 mois. De la durée du confinement dépend donc grandement la survie de nombre d’entreprises du secteur.

Dans ces conditions extrêmes, sans soutien massif et rapide des Etats, les faillites des compagnies devraient logiquement se multiplier. Se retrouvera-t-on dans la situation où le « dernier debout » occuperait alors toute la place laissée par ceux tombés ?

Covid-19, quel retour à la « normale »

Lors de la crise du SRAS qui avait touché quasi exclusivement l’Asie, le trafic aérien de la zone avait retrouvé sa tendance pré crise au bout de 6 mois seulement. Lors des attentats en France, le trafic aérien avait retrouvé sa tendance pré crise au bout de 3 mois seulement.

Cependant, le retour à la normale dans le cas d’une crise touchant l’ensemble de la planète et durant plusieurs mois devrait être bien plus long.

Plusieurs raisons permettent d’avancer cette hypothèse, avec des effets de 1er, 2nd et 3ème tour :

  • La tendance pré crise était à un ralentissement notable du rythme de la croissance du trafic au niveau mondial lié à un affaiblissement de la croissance économique. Or, le monde devrait connaître une récession plus importante que celle de 2008-2009 avec une explosion du chômage. En France, le PIB devrait reculer selon les dernières estimations de bien plus de 1% et le chômage pourrait remonter au-dessus de 12%. Cela aurait pour conséquences :

a) une forte réduction des dépenses de transport des entreprises utilisatrices de l’aérien,     

b) une chute du tourisme international, (avec la disparition d’une partie des voyagistes).

  •   la probable disparition de nombreuses compagnies aériennes (dont Air France ?) qui n’auront pas pu faire face à une crise de leur trésorerie. Les compagnies résilientes seraient par définition en pleine restructuration, avec des coupes dans les effectifs et dans les capacités. Le PDG du Groupe Lufthansa a signalé que son groupe serait de taille réduite après la crise. Dans ces conditions, les capacités mise en œuvre ne redémarreraient que lentement.
  • une restructuration du secteur, avec une forte concentration à venir et sans doute un changement de domination mondiale, les compagnies européennes traditionnelles (IAG, Groupe Lufthansa, Groupe AF-KLM) paraissent les plus menacés. Il n’est pas à exclure l’éclatement d’alliance (AF-KLM), des prises de contrôles par les compagnies américaines ou asiatiques (Turkish Airlines ?), voire la montée en puissance des compagnies low cost tel que Ryanair (qui dispose d’une importante trésorerie).
  • un soutien pour l’heure timide des Etats aux compagnies aériennes : pour l’instant, les soutiens se limitent à interrompre la règle prévalant sur les slots pour éviter les vols sans passager, à des garanties d’emprunts (Norvège, pays scandinaves…), des paiements d’impôts et de cotisations différés (France, Etats-Unis) chômage partiel (France), une nationalisation sauvetage (Alitalia). Les compagnies américaines réclament une aide à hauteur de 50 Mds$. Le gouvernement allemand laisse entendre qu’il pourrait nationaliser tout ou partie de la compagnie nationale si nécessaire. Le gouvernement français est peu enclin à mettre en œuvre une nationalisation sous prétexte du refus du gouvernement néerlandais.
  • il faut aussi prendre en compte un possible changement dans l’économie mondiale et dans les comportements. L’épidémie de peste du XIVème siècle en Europe (qui avait décimé entre un tiers et la moitié de la population) avait précipité des changements économiques et de mentalité profonds. Qu’en sera-t-il avec la première épidémie mondiale ? Ce qui peut être anticipé : modification de la structure économique mondiale avec un repli sur des zones régionales, moindre progrès du commerce mondial (voir repli) avec un renforcement des tendances protectionnistes déjà à l’œuvre, exigence d’une relocalisation de certaines activités considérées comme stratégiques, dans le cadre du bouleversement du mouvement de mondialisation comme nous le connaissons depuis le début des années quatre-vingt-dix … Cela peut être aussi la modification des comportements : peur des nouvelles transmissions de maladies entrainant une réduction du tourisme intercontinentale, montée en puissance de la honte de prendre l’avion.

Quelles mesures de soutien en France, quel transport aérien le jour d’après ?

  • De façon conjoncturelle et pour faire face à l’urgence

– Pour faire face à la crise de liquidité, mise en place de crédit bancaire à taux réduit (voir négatif), refinancés par la BCE sous conditions stricte de maintien de l’emploi, de la rémunération des salariés concernés (y compris des avances longues pour l’emploi et les salaires) et inciter éviter une « bérézina » du secteur aérien, aéroportuaire et la perte de compétence associée.

– Solidarisation des donneurs d’ordre avec leur sous-traitance pour éviter des destructions massives d’emploi dans le secteur de l’assistance en escale.

– Interdiction des plans de suppressions d’emplois.

– Suppression des dividendes aux actionnaires au titre de l’année 2019 pour participation à l’effort de redressement et permettre aux entreprises de disposer de toute la trésorerie nécessaire;

  • De façon structurelle et de moyen-terme :

– Renégociation des accords dits de « ciel ouvert » pour les remplacer par une politique de coopération entre compagnies au niveau européen ;

– Ouverture de négociations pour redéfinir les règles d’utilisation des sous-traitants dans le secteur aérien, les relations entre donneurs d’ordre et sous-traitants ;

– Arrêt définitif de la privatisation d’ADP ;

– Plans de formation massif pour les salariés du secteur dans un contexte de profondes transformations de celui-ci ;

– Pour la sauvegarde des entreprises et du secteur : nationalisation d’Air France et d’ADP, voire des aéroports régionaux. Création d’entreprises publiques d’un nouveau type non pas pour mutualiser les pertes mais pour construire un nouveau modèle économique.

– Ces entreprises nouvellement publiques de l’aérien/aéroportuaire pourraient constituer l’embryon constitution d’un pôle public (en France/en Europe) du transport incluant donc le transport aérien. Il permettrait d’éviter la concurrence coupe-gorge entre salariés du pôle public. Il permettrait d’impulser des nouveaux critères de gestion pour l’efficacité sociale et environnementale, la justice économique. Il permettrait d’introduire de nouveaux pouvoirs pour les salariés de ces entreprises, pour les citoyens, les collectivités territoriales ;

– Ouverture de négociations pour la mise en place d’un statut des salariés de l’aérien/aéroportuaire, y compris intégrant la question des travailleurs détachés ;

– Création d’un fonds pour le développement économique, sociale, écologique du transport (dont l’aérien) financé notamment par la BCE qui permettrait de financer les investissements nécessaires au développement d’un transport propre.

Les différentes mesures prises par les compagnies aériennes et les aéroports au 24 mars 2020 (non exhaustif)

Air France-KLM :

  • Air France

Une chute des recettes : entre 0% et 5% entre le 1er et 15/02, -5 à 20% entre le 15 et 29 février, -20% à -45% entre le 1er et 9 mars

Renforcement de la control tower

Gel de recrutements des fonctions supports et strict contrôle des embauches opérationnelles, arrêt progressif de l’intérim, arrêt des heures supplémentaires, passage au temps partiel, prise de congés sans solde, prise des droits acquis (CET/Congés/RTT…)

Réduction des investissements de 100 M€

Préservation de la trésorerie : réduction d’activité à partir du 23 mars, de 90% sur le LC, 95% sur le MC et le CC, 90% sur le Cargo soute, préservation des 10% des capacités totales du Tout Cargo, réduction d’activité de la maintenance entre 40 et 80% suivant l’activité, demande de report et étalement des cotisations sociales d’ici à novembre (76 M€/mois), report de la PVI pour le Comex et les cadres supérieurs, activité partielle à 80% au total à partir du 23 mars (78 M€ d’économies par mois).

  • KLM

Perte d’activité de 30% à 40% d’avril à mai. Suppression de 1 500 et 2 000 emplois (arrêt des contrats temporaires, passage à temps partiel)

Réduction de 400 M€ des investissements

  • Transavia France :

arrêt d’activité à compter du 23 mars jusqu’au 19 avril

  • HOP ! :

arrêt des vols à compter du 23 mars

Report d’investissement, gel/report des embauches, limitation intérim, non recours aux HS, stockage avions, maintien des checks C , demande de report et étalement des cotisations sociales pour 5,8 M€/mois, activité à temps partielle entre 50%et 100% dans les deux mois.

Autres filiales d’Air France

Bluelink : fermeture des sites le 17 mars, télétravail depuis le 18 mars pour les opérationnels qui ont pu être doté de matériel de travail à distance, les autres en travail partiel, fonctions support indispensables télétravail, les autres chômage partiel.

Sodexi : chômage partiel à compter du 23 mars (80% pendant 3 mois, puis 50% pendant 3 moiis) donc 1 jour de travail par semaine sauf pour salariés éligibles au télétravail (fonction support), suspension travail de nuit, intérim, sous-traitance

Autres compagnies françaises

Arrêt d’activité à compter du 23 mars : Air Antilles mais assure continuité territoriale, Air Tahiti Nui, Air Calin, Air Calédonie, TwinJet, Air Corsica, maintien d’un serrvice minimum pour la continuité territoriale

Corsair : -100% hors Antilles et Réunion, 1 200 salariés en activité partielle.

Air Caraïbes : 80% des vols annulés

Les compagnies étrangères

Easyjet : à compter du 24 mars : réduction de 90% de l’activité (pas de compensation pour les vols annulés).

Ryanair : suspension de 85% des vols d’ici à mai, 4 Mds€ de trésorerie disponible

Groupe Lufthansa :

Lufthansa : suspension de 95% de ses capacités, 700 avions au sol

Brussel Airlines : arrêt de l’activité

Austrian Airlines : arrêt de l’activité.

AIG : 7 Mds€ de trésorerie disponible

Scandinavie : Norwegian, -85% des vols, chômage partiel pour 90% de l’effectif, garantie de prêt par l’Etat pour environ 300 M€, SAS, -90% des vols, idem garantie de prêt par l’Etat norvégien pour 150 M€ qui bénéficie de plus des aides du Danemark et de la Suède pour 275 M€, 90%.

Europe, autres : Air Malta, suspension des vols jusqu’à nouvel ordre, Aegan, maintien d’un service minimum pour le trafic intérieur grec et suspension des vols internationaux

Canada : Air Canada suspension progressive de la majorité des vols internationaux et transfrontaliers, Air Transat suspension des vols d’ici au 30 avril, WestJet suspension des vols internationaux

Etats-Unis : Delta, pertes de 1à Mds$ de chiffre d’affaires au T2, PDV de 13 000 personnes sur 91 000, suspension des livraisons d’appareil, chute de 70% des capacités ; United -50% des vols d’avril à mai ; American -75% des capacités internationales.

Amérique Latine : LATAM, réduction des capacités totales de 70% dont 90% sur le LC, 40% CMC

Moyen-Orient : Emirates, arrêt des vols internationaux d’avril à mai, prise de CP sans solde, baisse du salaire de base de 20% à 50% (100% Comex) pendant 3 mois ; Etihad, 2 500 salariés en congés sans solde. 

Afrique :  arrêt des liaisons internationales pour : Air Côte d’Ivoire, Kenya Airways, Ethiopian Airlines, South African Airways, Air Algérie, Air Madagascar, suspension des vols vers la France : Air Sénégal.

Asie : Vietnam Airlines, suspension des vols vers la France et la Malaisie, Singapore Airlines, suspension de la quasi-totalité des vols vers l’Europe, Inde, interdiction des compagnies européennes sur le territoire et quarantaine pour les passagers transitant par le Moyen-Orient, Cathay Pacifique suspension de 65% des capacités en mars et 90% en

Pacifique : Qantas et JetStar : suspension des 90% des vols

ADP

Trafic sur 2 mois 2020= +0,8% puis 1er au 15 mars -10 à -29% des mouvements, -6% du trafic passage, avec un point de rupture après le 23 février.

Si -25% de trafic de mars à juin : CA= -300 M€

Si -50% : CA= -510 M€ et EBITDA -130 M€

Désormais plutôt -80 à -90% sur 2à 3 mois

Au total sur l’année une perte de 30 à 35 millions de  passagers, une perte de CA d’un cinquième, de  l’Ebitda d’un tiers.

Un plan d’économies des charges courantes 180 M€ (hors chômage partiel) dont 120 M€ sur Paris (dont 30 M€ sur salaire) dont gel embauche/promotion, fermeture infrastructures pour l’instant partielle à Paris, totale à Amman (Jordanie), Ohrid (Macédoine), Riga (Lettonie), quid Turquie, Tunisie, Arabie Saoudite, Géorgie, Chili, Maurice.

Pour les compagnies et clients : suspension des redevances de stationnement avions, loyers non dû dans les infrastructures fermés, adaptation des conditions de paiement

Une perte potentielle de plus d’1 Mds€ mais maintien paiement dividendes actionnaires, des opérations financières en cours, du paiement des échéances de remboursement des emprunts, réalisation du plan d’investissements liés au CRE,

Aéroports français

Fermeture : Biarritz, Metz-Nancy, Lille,

Ouverture limitée : Martinique-Aimé Césaire (continuité territoriale), Nice, Bordeaux, Marseille

Ouverture service limitée à quelques vols : Beauvais

Aéroports étrangers

Fermeture : Douala, Yaoundé, Bamako, Freetown, Niamey, Kinshasa et Dakar, Egypte, Riga, Amann, Ile Maurice

Activité très limitée : Madagascar, Almaty, Géorgie, Conakry, Santiago du chili, Tunisie, Arabie Saoudite, Macédoine

Ouverture avec restrictions : New York, Benin, Philippines, Inde, Zagreb, Turquie