Yves DIMICOLI
Le « droit au travail », revendiqué déjà au XIXe siècle, a été reconnu dans la Déclaration des Nations unies de 1948. En France, avec les conquêtes de la Libération, on est allé beaucoup plus loin. Le préambule de la Constitution de 1946 à l’actuelle Constitution affirme, lui, le principe d’un « droit à l’emploi » responsabilisant les entreprises, tandis qu’était créée la « Sécu » financée par cotisations, « patronales » notamment. Désormais, il faut et on peut aller plus loin.
Le mot travail, rappelons-le, vient du latin populaire « tripalium », un instrument de torture formé de trois poteaux. Il était associé au XIXème siècle à la double conscience de devoir « gagner son pain pour vivre » et de la subordination à l’employeur prescripteur du labeur. Dans les années 1960 encore, l’ouvrier partait au travail en disant « je vais au chagrin ». Quant au mot emploi, il aurait une double origine : une latine, impliquare, signifiant impliquer et une de l’italien impiego, signifiant « utilisation ».
Avec l’extension prodigieuse de la salarisation des activités intellectuelles, de services, des femmes, du monde entier, et en écho à la montée du chômage massif durable avec les technologies informationnelles à la main du capital, le débat de société a été focalisé sur le travail (salarié). On sait le double aspect de « cette forme dominante des activités humaines vitales liées à la production sociale » 1. Si l’on en est privé, c’est terrible pour soi et les siens. Mais, au travail, s’accumulent tension, fatigue, perte de motivation, frustration jusqu’à pourrir toute la vie. En même temps, on est content de « gagner sa croûte », on a un rôle social reconnu, on développe ses capacités, sans parler de l’émancipation des femmes.
Dans le débat sur le travail a longtemps prévalu la thèse de sa « centralité », au sens où cette activité serait la plus essentielle de la vie. Mais avec la révolution informationnelle dominée par le capital financier, la fatalisation du chômage par certains auteurs a fait promouvoir la thèse de « la fin du travail » 2. C’est un faux débat. Il doit être dépassé car il entretient une confusion entre travail, travail salarié et emploi. Il marginalise l’enjeu décisif du statut sous lequel, de nos jours, on effectue le travail prescrit (contraint) par un employeur. Il ignore la question de la responsabilité sociale des entreprises.
Importance de l’emploi pour la protection sociale3
Macron veut faire reculer le droit à la retraite. La réforme, qu’il veut imposer contre l’opinion de 66 % des Français 4 et les syndicats, augmenterait la durée du travail contraint tout au long de la vie de chacun-e. Et cela, au lieu de contribuer à créer beaucoup plus d’emplois de qualité avec les formations requises et pour un temps de travail réduit 5. Au nom prétendu du « plein emploi », qui n’a jamais été l’emploi décent et des formations de promotion pour chacun-e mais le maintien du chômage (5-6 %), il veut faire accepter précarisations et déclassements massifs, les allocations-chômage rationnées obligeant nombre de privés d’emploi à se résigner à un travail non choisi pour pouvoir vivre 6.
Son but : soutenir la hausse des profits censés inciter à investir. Cela alimente surtout les marchés financiers et, avec les technologies informationnelles pour rentabiliser le capital, les investissements économisent de plus en plus les moyens matériels et humains pour une même production utile et saccagent la planète. Sans progrès concomitants de la demande, de l’emploi, des qualifications et de la démocratie sociale, ces gains de productivité engendrent beaucoup de chômage et détruisent le système du vivant.
L’essor insuffisant de la masse salariale du pays, base du financement par cotisations sociales du système de retraites par répartition, perpétue ses déficits au nom desquels le MEDEF et les « libéraux » prônent la capitalisation, l’appel aux fonds de pension avec, pour corollaire, la diminution vers un minimum misérable des retraites par répartition.
Ce qui est vrai pour la retraite l’est aussi pour la santé.
La pandémie de la COVID-19 a révélé le délabrement de l’hôpital public du fait de l’austérité et de réformes réactionnaires, dont la tarification à l’activité (T2A). Mais, selon une notice gouvernementale, « la tarification à l’acte incite à gérer l’hôpital comme une entreprise en recherchant la meilleure productivité (…). Alors que l’activité de l’hôpital augmente (…), les tarifs sont réduits (…) afin de contenir les dépenses de santé et le déficit de la Sécurité sociale. Pour conserver le même niveau de ressources, couvertes à plus de 60 % par la T2A, l’hôpital se trouve dans l’obligation d’augmenter le nombre d’actes. Ainsi en arrive-t-on à une situation inextricable où le personnel médical doit faire face à une augmentation d’activité tout en étant dans l’incapacité humaine d’y faire face, sauf au prix de souffrances et d’épuisement au travail » 7.
A l’hôpital public, il y a donc énormément de travail mais il n’y a pas assez d’emplois. Leur statut tend à y être si dégradé 8 que nombre de soignants ne veulent plus y travailler. La formation continue y demeure très insuffisante, tandis qu’empirent les difficultés de recrutement et les fermetures de lits 9. D’où une perte de sens du travail en plus de l’épuisement.
Salaires, cotisations, impôts, production : emploi et formation au cœur
Quand il n’est pas clandestin, le travail salarié s’exerce dans le cadre d’un contrat entre employeurs acheteurs de force de travail, et demandeurs d’emploi qui en sont vendeurs sur le marché ad hoc. Ce contrat est fondamentalement précaire, car les chefs d’entreprises peuvent jouer, sur ce marché, tant du côté de l’offre de travail disponible que de la demande de force de travail, disposant du pouvoir de rejeter des salariés dans le chômage. Celui-ci fait pression sur les travailleurs pour qu’ils se résignent à une réduction de leurs revenus lors qu’ils trouvent un nouvel emploi. D’où une délégation à l’employeur du pouvoir d’organisation et de direction du travail.
Mais, grâce à de grandes conquêtes sociales passées, il offre, dans sa version majoritaire (CDI), des protections, des droits à ses titulaires pour être productifs et mener une vie hors travail à l’abri des besoins et d’aléas de la vie.
Le CDI a été très attaqué avec la prolifération des contrats courts et des « formes atypiques d’emploi » 10 à bas salaires et qualifications. En 2017, la part dans l’emploi total des salariés en emploi à durée indéterminée était à son plus bas niveau depuis 1982, première mesure disponible 11.
Les cotisations sociales sont aussi attaquées au nom de la compétitivité et d’un « coût du travail » peu qualifié qui serait trop élevé en France et expliquerait délocalisations et chômage. Or, elles permettent aux salariés d’être en situation de bénéficier, en plus du salaire, de revenus non marchands mutualisés (retraite, maladie, accidents du travail, chômage, famille). Calculées en fonction des salaires, leur masse dépend directement de la quantité et de la qualification des emplois. Elles sont prélevées sur la valeur ajoutée hors salaires de chaque entreprise (la plus-value), dont elles réduisent la part allant au profit, pour financer des dépenses de protection et de promotion des capacités humaines. C’est le cas aussi de la contribution unique à la formation (contribution-formation).
Les offensives menées depuis 1992 contre les cotisations ont abouti à une fiscalisation grandissante du financement des prestations sociales, elles-mêmes rognées, en contrepartie de la baisse de ces prélèvements 12. La part du travail peu qualifié n’a cessé, depuis, d’augmenter dans l’emploi total 13. Pourtant, avec la révolution informationnelle, elle aurait pu décroître, comme le chômage, si, moyennant une fiscalité incitative, un crédit aux entreprises bonifié de façon sélective et la démocratie sur le lieu de travail, de nombreux nouveaux emplois qualifiés avaient été créés conjointement aux investissements nécessaires, et si un gros effort de formation continue avait été consenti. Aussi, désindustrialisation, déficit du commerce extérieur et tendance au déficit de « la Sécu » se sont emballés.
Cela est vrai aussi pour les impôts dont le salariat est plus que jamais la base principale, après de nombreux allégements pour les profits et patrimoines financiers. Avec des dépenses publiques de plus en plus inefficaces socialement, déficits et dettes publics ont explosé. Les gouvernements s’acharnent à les diminuer en bradant les services publics.
Pour contre-attaquer, le PCF propose une grande réforme fiscale 14 et d’organiser la pression sur la BCE, pour qu’elle finance par création monétaire les services publics, via un Fonds ad hoc 15, de faire cotiser les entreprises sur leurs revenus financiers et de réformer le calcul de la cotisation sociale patronale : toujours fonction des salaires versés, son taux serait modulé pour inciter les entreprises à créer des emplois de qualité en quantité, fournir de gros efforts en matière de formation qualifiante et à accroître la masse salariale 16, de quoi éliminer le déficit de la Sécu.
Macron se vante de la reprise de l’emploi salarié depuis la fin 2020. Mais près de la moitié (47 %) des gains nets en moyenne sur l’année 2021 ont concernés l’hébergement-restauration, le commerce et les services aux ménages, secteurs à l’activité très restreinte avec la COVID-19 et réputés pour la précarité des emplois, des conditions de travail difficiles et la faiblesse des salaires 17.
La dépense-formation n’a cessé d’être très insuffisante et inégalitaire 18. Cela va empirer puisque, par amendement au projet de budget 2023, le gouvernement Borne a décidé d’en finir avec la gratuité du compte personnel de formation (CPF) et « d’instaurer une participation du titulaire, quel que soit le montant de droits disponible sur son compte (…) » 19. Pourtant cette formule a fait beaucoup d’adeptes 20 confirmant le besoin de formation continue.
Le contenu du travail se détériore, engendrant une telle perte de sens pour beaucoup de salariés que le nombre de démissions a atteint fin 2021-début 2022 « un niveau historiquement haut » 21. Et le « quiet quitting », qui conduit les salariés à prendre en douce leurs distances avec le travail exigé par l’employeur, progresse 22.
Ce désengagement témoigne de la souffrance grandissante face aux prescriptions de travail par les patrons et des faibles perspectives qu’offre le marché du travail à nombre de salariés pour se reclasser sans y perdre.
Aussi, si le PIB croît depuis la fin de 2020, les pénuries d’emploi se sont envolées 23, tandis que se profile une nouvelle récession.
Cela renvoie aussi à l’affaiblissement du mouvement syndical, comme au manque d’alternative politique progressiste, après l’énorme déconsidération de la gauche.
Le chômage, la précarité et l’insuffisance de formation menacent comme jamais les salariés dans l’emploi. Cela pèse sur les rapports de force en entreprises, d’autant que Macron s’applique à dépecer le code du travail 24. Cela incite les salariés à « en rabattre ». D’où un salaire mensuel de base réel (inflation déduite) qui devrait baisser de 1,5 % en 2022 après -0,1 % en 2021 25.
Pourtant, il y a un réveil des luttes en France et en Europe. Il pourrait tout bousculer, si celles-ci s’emparent d’idées révolutionnaires comme s’attaquer au coût du capital plutôt qu’au « coût du travail » et accroître les dépenses de développement pour sécuriser les parcours professionnels et de vie.
Quoi qu’il en soit, le travail sans l’emploi c’est l’ubérisation, les « bullshit Jobs » (emplois à la con) comme disent les américains, les formations-parking, les stages bidon…
Idéal communiste et faux procès
Droite, sociaux-libéraux, Le Pen et Macron disent défendre la « valeur travail ». Cette proclamation morale vise à refouler le débat sur le concept selon lequel la valeur d’une marchandise dépend de la quantité de travail socialement nécessaire pour la produire et non du rapport entre offre et demande sur le marché, ce qui fait ignorer l’exploitation capitaliste. Ses proclamateurs veulent instrumentaliser le ressenti que l’emploi vaut mieux que le chômage et l’exclusion. Il s’agit aussi de culpabiliser les chômeurs de longue durée, les exclus qui « ne cherchent pas du travail » et d’agonir les immigrés qui « volent le travail des Français ». Sans parler du silence ainsi fait sur l’activité de formation devenue si importante et nécessitant donc beaucoup plus de moyens.
Face à cette offensive réactionnaire, le PS et les Verts, sensibles au thème de « la fin du travail » et croyant en la fatalité technologique du chômage, se sont prononcés pour un « revenu de base universel » 26, déconnecté des activités que sont le travail salarié et la formation. Misérable, il interdirait aux allocataires de participer à la production sociale, d’accéder à la dignité d’activités de promotion de soi et reconnues utiles à autrui. Il accentuerait la déresponsabilisation des entreprises sur l’emploi.
Dans une veine somme toute analogue, Jean-Luc Mélenchon refuse de toucher aux critères de gestion et aux pouvoirs des capitalistes dans les entreprises qui poussent au rejet de salariés vers le chômage. Aussi, le leader de LFI promet-il tout bonnement un État « voiture-balai » des chômeurs comme « employeur en dernier ressort ». Pas touche au capital dans ses « Bastilles » ! Tout au contraire, le PCF propose de nouveaux critères d’efficacité sociale à l’appui de pouvoirs décisionnels des salariés dans la gestion des entreprises.
Refusant ce qui est, au total, une capitulation idéologique, sous couvert d’aide aux plus démunis, Fabien Roussel a déclaré le 9 septembre 2022 : « La gauche doit défendre le travail et le salaire et ne pas être la gauche des allocations, minimas sociaux et revenus de substitution (…) ». On pouvait comprendre qu’il n’entendait pas laisser à la droite le monopole de la « valeur travail » et voulait se démarquer d’une gauche qui déserte le combat de classe sur le travail salarié, l’emploi, la formation en s’accommodant des monopoles patronaux à l’entreprise.
Mais ce propos déclencha un procès hystérique à gauche alimenté, y compris, par la droite qui eut le culot de féliciter Fabien Roussel. Il a eu cependant le mérite de faire sortir le problème de l’ombre.
Il faut donc afficher beaucoup plus nettement l’idéal communiste d’une éradication progressive du chômage, finissant par rendre inutiles les allocations avec la visée d’un système de sécurité d’emploi ou de formation pour chacun-e 27.
Le PCF porte depuis longtemps ce principe révolutionnaire qu’il faudrait commencer d’expérimenter dans les luttes, pour rassembler. Il s’agit d’un système qui, achevé, permettrait à chacun-e d’être soit en emploi avec un bon salaire, soit en formation qualifiante, avec un revenu non marchand mutualisé, au niveau du salaire, en vue d’accéder à un meilleur emploi. Cette mobilité ascensionnelle pour chacun-e, tout au long de sa vie active, avec une sécurité de droits et de revenus relevés, s’accompagnerait de dispositifs institutionnels très incitatifs 28. Cela propulserait la création de nouveaux emplois qualifiés, permettrait de transformer le contenu du travail, diminuerait sa durée, ouvrirait un large accès à la formation et à la culture. Totalement édifié, ce système permettrait d’en finir avec le travail contraint, offrant à chacun-e la possibilité d’être tour à tour dirigé et dirigeant, exécutant et maitre d’œuvre, formé et formateur. Il permettrait de commencer à en finir vraiment avec la coupure travail-hors travail. Le PCF propose d’engager tout de suite la lutte pour construite ce système à partir de chantiers précis 29. Et, loin de vouloir sabrer les allocations et minima, il appelle, dans l’immédiat, à les revaloriser, tout en en faisant reculer le besoin.
Il s’agit, comme le soulignait Paul Boccara, d’engager sans attendre un « long processus de dépassement du travail salarié généralisé comme forme contrainte actuelle des activités de production matérielle et des activités humaines transformatrices et créatrices, ainsi que de sa privation par le chômage et la précarisation » 30.
1 P. Boccara : « Comment penser, comment concevoir le travail au XXIe siècle » contribution prononcée le 31 juillet 2003, lors de la première des treize agoras organisées sur le même thème par L’Humanité. Lire surtout son œuvre ultime majeure : Neuf leçons sur l’anthroponomie systémique, Delga, 2017 dont des extraits choisis du chapitre 7 « Le moment du travail » ont été publiés par P. Boccara et C. Mills : « Le travail dans l’analyse marxiste – Le travail ‘moment de la regénération humaine’ », Economie&politique (758-759) septembre-octobre 2017, pp. 50 – 54.
2 Voir J. Rifkin, La fin du travail, Poche – 12 janvier 2006, préface de M. Rocard, et, sur un registre plus sociologique, D. Méda, Le travail une valeur en voie de disparition, Alto-Aubier, 1995.
3 Il faut lire l’important ouvrage que vient de publier Catherine Mills : La Protection Sociale – Pour un nouveau type de développement économique et social, éditions Delga, 2022, 360 p.
4 Un sondage, réalisé les 3 et 4 octobre pour le Huffington Post, chiffre à 66 % des personnes interrogées celles se disant défavorables au projet, dont 48 % « tout à fait défavorables » à la réforme.
5 Si la durée effective annuelle moyenne du travail pour les salariés à temps complet en France n’était que de 1680 heures en 2019, soit la plus faible des pays de l’UE (1846 heures en moyenne) hormis la Suède, cela tient, avant tout, à l’ampleur singulière du chômage durable dans notre pays. En revanche, cette durée effective était de 996 heures pour les salariés à temps partiel, contre 960 heures dans l’UE, exprimant la formidable pression sur les jeunes, les femmes, les peu qualifiés qui occupent le plus ces emplois (www.rexecode.fr).
6 Un projet de loi relatif au marché du travail adopté par le parlement en novembre dernier permet au gouvernement de durcir les règles d’indemnisation quand la situation économique est considérée comme « bonne » et quand des emplois sont à pourvoir, et d’assouplir ces règles quand la situation se dégrade : si le taux de chômage est inférieur à 9 % (!) ou s’il baisse durant trois trimestres consécutifs, la situation économique sera considérée comme bonne. L’accès aux allocations chômage, en cas d’abandon de poste « sans motif légitime » et en cas de refus de contrat à durée indéterminée, sera supprimé (CDI), pour la majorité des salariés en contrat court.
7 « Entre T2A et Ondam, quel financement pour l’hôpital ? », Vie publique (République française), 9 septembre 2022 ( www.vie-publique.fr).
8 Entre le début de la crise sanitaire et l’été 2021, 54 % des personnes salariées du secteur hospitalier ont connu, plus qu’avant la crise sanitaire, des périodes inhabituelles de surcharge de travail, contre 28 % pour l’ensemble des personnes en emploi en France. Or, à l’hôpital, l’intensité du travail était déjà élevée avant la crise : en 2019, 57 % des personnels hospitaliers estimaient leur quantité de travail excessive (contre 40 % pour l’ensemble des salariés) et plus de 60 % déclaraient devoir toujours ou souvent se dépêcher (contre 45 % pour l’ensemble des salariés). Source : Etudes et résultats, DREES, juillet 2022, n°1235.
9 Selon une enquête conduite par la Fédération hospitalière de France d’avril à mai 2022, 99 % des hôpitaux et Ehpad publics rencontrent des difficultés de recrutement. ( Enquête FHF – avril/mai 2022 situation RH – www.fhf.fr ).
10 Si, en moyenne en 2021, près des trois quarts (75 %) des personnes en emploi étaient en CDI ou fonctionnaires, les autres étaient en CDD (7,7 %), en intérim (2,0 %) ou en alternance ou en stage (2,9 %). Et fin 2021, on comptait 2,3 millions d’emplois « aidés », soit une hausse de 7 % sur un an.
11 INSEE Références, Edition 2022 – Vue d’ensemble – « Le marché du travail en 2021 : l’emploi s’est très fortement redressé », p.10.
12 Il faut insister particulièrement sur les allègements consentis par Macron, dans la foulée de Hollande avec son CICE. Par rapport à la situation de 2018, en effet, l’allègement supplémentaire est au total de 10 points au niveau du SMIC, de 10 à 6 points entre le SMIC et 1,6 SMIC et de 6 points entre 1,6 et 2,5 SMIC à partir d’octobre 2019. Il n’y a plus de cotisations patronales à la Sécurité sociale au niveau du SMIC ( www.fipeco.fr ).
13 Marine Le Pen, lors de la dernière élection présidentielle, a surenchéri en envisageant que « pour toute hausse de salaire de 10 % accordée à l’ensemble des salariés gagnant jusqu’à trois fois le Smic les entreprises soient exonérées de cotisations patronales sur cette augmentation ».
14 Jean-Marc Durand : « Fiscalité : ouvrir une nouvelle perspective », www.economie-politique.org.
15 Cf. le dossier « Europe : un nouveau projet », Economie&Politique, n° 774-775, janvier-février 2019.
16 Ce taux serait modulé en fonction de l’évolution du rapport (salaires + dépenses de formation) / valeur ajoutée.
17 Ibid. p.9.
18 On se reportera au dossier « La formation professionnelle : urgences sociales, enjeu révolutionnaire », Economie&Politique, n° 818- 819, septembre-octobre 2022.
19 Exposé des motifs du PLF 2023.
20 Le nombre de formations a été multiplié par 4 en trois ans (de 517 000 en 2019 à 2,1 millions en 2021).
21 www.dares.travail-emploi.gouv.fr
22 Le Monde, jeudi 15 décembre 2022.
23 En juillet 2022, la part d’entreprises ayant déclaré des difficultés de recrutement atteint des niveaux inédits dans l’industrie manufacturière (67 %) et les services (60 %) et rejoint ses plus hauts niveaux dans le bâtiment (82 %). Cf. INSEE, note de conjoncture, op.cit. p.20
24 On pense notamment à ses ordonnances du 22 septembre 2017 privilégiant la « négociation » d’entreprise et faisant disparaître les CHSCT.
25 Note de conjoncture, op.cit. ibid.
26 Encore appelé revenu d’existence, revenu universel ou « allocation universelle », terme dont la paternité revient à P. Van Parijs et Y. Vanderborght : L’allocation universelle, la Découverte, collection Repères, 2005. L’idée, reprise par Brnoît Hamon pour le PS lors de l’élection présidentielle de 2017, est aussi défendue par des gens de droite et des libertariens contre « l’État providence »…
27 Il faut lire et relire l’ouvrage séminal de Paul Boccara : Une sécurité d’emploi ou de formation – Pour une construction révolutionnaire de dépassement du chômage, Le Temps des Cerises, coll. ESPERE, 2002, 347 p.
28 Nouvelle fiscalité, crédits bonifiés, sollicitation de la BCE avec la création d’un Fonds de développement économique, écologique et social, droits sociaux, pouvoirs d’intervention des salariés dans les gestions, conférences de sécurisation…
29 Précaires, emploi et autonomie des jeunes, transformation RSA et minima sociaux, indemnisation des chômeurs, égalité au travail, licenciements, temps de travail, formation continue, emplois pour la révolution écologique, territoires, Union européenne, monde. Cf. notamment F. Boccara : « Rapport à la commission économique du PCF sur la Sécurité d’emploi ou de formation – 27 mai 2020 », site de la revue Economie&Politique, 10 mai 2020 ( www.economie-et-politique.org ) et, sur le même site, à D. Durand : « Plein emploi ou sécurité de l’emploi et de la formation », 6 septembre 2022
[30] P. Boccara, ibid.