Sortir de l’OTAN

Jean-Charles Schmidt

La France doit œuvrer pour une dénucléarisation du continent européen.

Au regard de la situation internationale actuelle et compte tenu de la paupérisation de nos forces armées conventionnelles, la dissuasion nucléaire française doit être maintenue à un niveau de suffisance pour rester crédible et assurer notre liberté de choix. Elle doit redevenir, comme la Défense Nationale, tous azimuts et privilégier la Force océanique sous-marine. Nous devons supprimer la composante aérienne qui pré-désigne un ennemi potentiel et dont l’efficacité mérite inventaire.

Deuxième puissance maritime par son histoire en tant que zone économique réservée, la France doit développer une flotte de surface pouvant assurer la sécurité et la souveraineté des outre-mers, faire respecter les accords internationaux sur la pèche dans nos eaux, lutter contre les trafics en tout genre, faire appliquer les traités internationaux interdisant l’exploitation des fonds marins en haute mer. Face à ces choix, nous devons engager une réflexion quant à la réalisation d’un nouveau porte-avions, arme de projection extérieure ne se justifiant que dans le cadre de l’Alliance atlantique, et privant notre Marine de moyens essentiels.

La France ne doit pas s’engager dans une nouvelle course aux armements. Elle doit être force de proposition et d’entrainement, militer et œuvrer pour une dénucléarisation du continent européen.

Proposer à notre peuple d’aller vers des jours heureux, en s’opposant à toute forme d’impérialisme militaire économique ou culturel, impose à notre pays que ses moyens de souveraineté soient au niveau de la riposte aux possibles pressions, voire des agressions que la cinquième puissance du monde pourrait décourager.

L’OTAN n’existe pas sans la domination américaine, politique et économique, consentie par ses membres. Ce traité n’est pas réformable. Il impose les standards américains en matière de technologie et d’armements. C’est son pré carré. Cette domination a pris depuis la Présidence Sarkozy une forte accélération, mettant en jeu notre souveraineté industrielle et technologique (GAFA, NSA, MICROSOFT, GPS). Nous ne sommes pas les seuls en France à nous en inquiéter : un livre récemment paru sous le titre Qui est l’ennemi ? cite les États-Unis, et des initiatives doivent être prises par notre Parti pour fédérer ces différents groupes.

Dans ces conditions, la construction d’une société des « jours heureux » vient frontalement en opposition avec l’approche messianique de la Puissance impériale, qui serait, pour certains, le dernier rempart face à la société que notre peuple voudrait construire. Ce projet serait un immense espoir en Europe à l’Ouest comme à l’Est : il n’en serait que plus dangereux pour l’ordre établi.

Dans ces conditions, sortir au plus vite de l’organisation militaire de l’OTAN, créer un processus de départ de l’OTAN par un refus de souscrire à toutes décisions visant à contrecarrer la volonté de notre peuple ; refuser toutes les prétentions américaine d’extrajudiciarisations d’une part, et refuser la prétention étatsunienne d’avoir un droit de regard sur nos activités industrielles à l’export. Concevoir une coopération libre et non contrainte et voir particulièrement avec une dynamisation de la Francophonie une richesse pour notre pays, loin de la Françafrique.

1 Comment

  1. N’est ce pas le 1er secrétaire du PCF (je vois le logo sur l’excellente image d’introduction) qui a dit que la sortie de l’OTAN n’étais plus a l’ordre du jour… Alors que précisément elle ne la jamais autant été qu’aujourd’hui.
    Le PCF na pas une position tranché sur une organisation militariste et impérialiste visant a détruire le socialisme au profit de l’hégémonisme sans partage américain. C’est très regrettable…
    Au demeurant, l’article est très bon, dans un monde idéale le 1er secrétaire du PCF l’aurait lut et compris…

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