Michael Graber est économiste, ancien responsable de la politique économique et trésorier du Parti communiste d’Autriche dont il est toujours membre, membre du comité éditorial de la Volkstimme, et président de l’Association des retraités autrichiens.
La lutte contre l’inflation a toujours joué un rôle important dans l’histoire du Parti communiste d’Autriche. Comme le rappelle l’article de Michael Graber, c’est à l’appel du Parti qu’eut lieu la plus grande grève de l’histoire du pays en octobre en 1950. Il s’agissait alors de dénoncer la collaboration de classe de la direction sociale-démocrate du syndicat qui avait conclu avec le patronat un pacte honteux qui aurait amputé le pouvoir d’achat des travailleurs et des travailleuses de près de 50 %.
Le 25 septembre, les ouvriers de la VOEST, l’immense industrie sidérurgique nationalisée implantée à Linz où les communistes avait la majorité absolue au comité d’entreprise, se mettent en grève. Le 30 septembre, la grève s’est étendue dans tout le pays, et les communistes organisent une assemblée générale des comités d’entreprise qui appelle à la grève générale le 5 octobre. La direction confédérale refuse cependant d’autoriser cette grève et lance une répression féroce des communistes qui sont exclus de la direction syndicale et des comités d’entreprise, quand ils ne sont pas tout simplement licenciés La fédération du bâtiment et du bois va jusqu’à organiser une milice pour tabasser les grévistes le 4 octobre afin qu’ils reprennent le travail.
Cette expérience est fondatrice tant pour le parti communiste que pour le mouvement syndical autrichien sous direction sociale-démocrate. Elle initie le « partenariat social » à l’autrichienne. Comme le montre l’article de Michael Graber, il ne s’agit pas d’une cogestion du capitalisme où les syndicats défendraient les intérêts des travailleurs et des travailleuses mais bien d’une capitulation sans condition où le syndicat accepte un rôle subordonné au service de l’accumulation capitaliste.
La commission paritaire qui de 1950 en 1992 gère la politique des prix et la politique salariale apparaît comme une arnaque. Loin de donner de nouveaux pouvoirs aux travailleurs et aux travailleuses, elle sert à légitimer d’un vernis de concertation sociale la politique du patronat qui a le dernier mot et qui, sans ce soutien syndical, aurait dû faire face à d’importantes oppositions.
Le syndicalisme autrichien évoque fréquemment cette époque comme un âge d’or ou le syndicat aurait été en mesure d’imposer au patronat ce qui est resté dans l’historiographie comme « la formule de Benya », du nom du président de la Confédération autrichienne des syndicats de 1963 à 1987, c’est-à-dire des augmentations de salaire égales à l’inflation plus aux gains de productivité. L’article de Michael Graber prouve qu’il s’agit largement d’un mythe et que les salaires ont pratiquement toujours progressé un rythme inférieur à l’inflation, de sorte que la part des salaires dans la valeur ajoutée a constamment diminué depuis 1945.upb
Cet article, tiré d’une conférence donnée le 19 juin de cette année, la veille de l’ouverture du 20ème congrès de la Confédération devant une assemblée de syndicalistes membres de la fraction proche du Parti communiste, le Gewerkschaftlicher Linksblock (GLB, bloc syndical de gauche) et publié dans le numéro 10, 2023 de la Volksstimme, s’inscrit dans un débat initié par la direction confédérale qui revendique le rétablissement de la commission des prix[1]. Au vu des résultats de cette commission par le passé, Michael Graber prône davantage la mobilisation d’une disposition de la loi sur les prix de 1992, votée dans la perspective de l’entrée de l’Autriche dans l’Union européenne et de l’adoption de l’euro, et que le gouvernement administre les prix dans un certain nombre de secteurs.
Kevin Guillas-Cavan, économiste
1. Introduction
L’inflation, en particulier des biens de la vie quotidienne, fait partie intégrante de la restauration du capitalisme en Autriche après la guerre dès 1945.
Dans les premières années de l’après-guerre, et même après, il s’agit d’offrir de nouvelles possibilités d’accumulation au capital privé qui était à terre. Trois leviers sont alors mobilisés à cet effet.
Le plan Marshall, auquel le gouvernement autrichien adhère en 1947, est le plus productif[2]. Les crédits en dollars et les fonds accumulés sur les comptes spéciaux provenant de la vente des marchandises importées des États-Unis[3], s’élèvent à plus de 17 milliards de schillings entre 1947 et 1950, pour un PIB d’environ 50 milliards de schillings en 1950. Une part importante de ces fonds est certes consacrée aux infrastructures, à l’énergie et à l’industrie lourde d’État, mais d’autres secteurs, où le capital privé est dominant, en profitent également.
Un deuxième levier est l’industrie nationalisée, qui fournit des produits intermédiaires à prix réduit aux branches de l’industrie de transformation, contribuant ainsi à une redistribution de la valeur ajoutée au profit de l’accumulation privée de capital.
Le troisième levier, qui affecte alors le plus directement la population, est la politique des prix et des salaires, mise en œuvre entre 1947 et 1951 dans le cadre de cinq pactes sur les prix et les salaires. L’objectif de ces accords est de créer une marge d’accumulation supplémentaire pour le capital privé en augmentant artificiellement le prix des biens de consommation tout en maintenant les salaires à un niveau bas. Ces pactes prix-salaires sont négociés entre le gouvernement et les dirigeants des organisations patronales et syndicales lors de réunions secrètes, hors de tout processus démocratique, avant d’être présentés au public comme des faits accomplis. À cela s’ajoute la réforme monétaire de 1947 qui réduit d’un tiers les économies de la population[4].
2. Les pactes salaires-prix et la contre-attaque
Le troisième pacte salaires-prix de 1949, par exemple, prévoit une augmentation du prix du pain de 64 %, des pâtes de 38 %, de la viande de porc de 68 %, de l’électricité de 70 %, du gaz de 34 %, des tramways de 45 à 50 % et des trains de banlieue de 40 %. Il prévoit aussi une augmentation des tarifs postaux et de la redevance radiophoniques de 50 %, des droits de douane sur les denrées alimentaires de 200 % et une hausse de l’impôt sur le revenu de 20 %. L’augmentation des tarifs publics et des impôts est due, entre autres, au fait que les entreprises reçoivent alors 300 millions de shillings de cadeaux fiscaux au titre du « soutien aux investissements ». Le pacte prévoit en outre que les entreprises puissent répercuter sur les prix les charges supplémentaires de leur choix. Par rapport à tout cela, les salaires bruts n’augmentent que de 8,5 % en moyenne[5].
Après les hivers de famine en 1945 et 1946 et les premières années de reconstruction marquées par les privations, la capacité de souffrance et la volonté de la population laborieuse d’avaler tout cela est épuisées, si bien qu’en 1949, des grèves et des manifestations massives ont lieu dans les Länder et à Vienne. On dénombre ainsi cent mille manifestantes et manifestants en colère sur la Place de la mairie de Vienne.
Le quatrième pacte prix-salaires de 1950 prévoit également des augmentations massives des prix des denrées alimentaires de base, entre 30 et 60 %, notamment parce que l’administration du plan Marshall américain exige la réduction ou la suppression des subventions. À cela s’ajoutent des hausses de prix de 40 à 50 % pour l’énergie, ainsi que la libéralisation des prix de nombreux autres produits de première nécessité. En ce qui concerne les salaires, le pacte ne prévoit qu’une augmentation d’environ 10 %[6]. Après que la parution dans la Volksstimme (l’organe central du KPÖ de l’époque) de cet accord secret, la colères des ouvriers explose. Partant des zones d’occupation occidentales[7], le mouvement de grève le plus massif depuis 1918 entre dans l’histoire de l’Autriche sous le nom de grève d’octobre.
Par la suite, les promoteurs du « partenariat social » qui s’est développé de cette manière tentent de légitimer leur politique par un directoire économique, qui est toutefois dissous par la Cour constitutionnelle.
3. La « commission paritaire », une boîte noire
Néanmoins, la politique des salaires et des prix reste un élément essentiel de la politique économique du partenariat social et conduit à la création de la « commission paritaire » en 1950. Jusque dans les années 1980, celle-ci est l’instrument central de gestion de la politique économique du capitalisme en Autriche, mais n’a ni base légale ni n’est soumise à un contrôle parlementaire. En dépit de cela, tous les gouvernements successifs reprennent et appliquent les directives de politique économique négociées dans cette structure, de sorte que les protagonistes du partenariat social apparaissent bientôt comme un gouvernement bis, indépendant de la majorité parlementaire. Ce gouvernement fantôme est composé de dirigeants de l’Österrichischer Gewerkschaftsbund (ÖGB, Confédération autrichienne des syndicat), de la Chambre des travailleurs[8] ainsi que des dirigeants de la Chambre de l’économie et de la Chambre d’agriculture[9].
Cette commission paritaire sert, comme ses prédécesseurs, à garantir les profits des entreprises par une politique des prix généreuse et une politique salariale restrictive, afin d’éviter que l’accumulation de capital ne soit stoppée en lui assurant des profits suffisants. La sous-commission des prix approuve le plus souvent les demandes de la Chambre économique représentant le patronat. Si aucun accord n’est trouvé avec l’ÖGB et la Chambre des travailleurs, les prix proposés par le patronat sont considérés comme acceptés. En outre, seule la moitié des prix (au mieux) arrivent jusqu’à la commission, principalement ceux des biens figurant dans le panier de l’indice des prix à la consommation (IPC) qui sont alors manipulés au plus grand bénéfice du capital qui jouit d’un vernis de concertation pour ces biens sensibles. Pour le reste, les prix restent fixés sur le marché. Il en va autrement pour les salaires : dans ce cas, toutes négociations salariales passent sous les fourches caudines de la sous-commission des salaires.
La négociation des salaires est alors soumise à trois filtres de la part des « partenaires sociaux ». L’un de ces filtres est constitué par l’ÖGB elle-même, puisque seule l’ÖGB, et non les fédérations sectorielles, est habilitée à demander l’ouverture de négociation salariale[10]. Le deuxième filtre réside dans le calendrier des négociations salariales qui garantit que les salaires suivent toujours l’inflation et que les entreprises aient toujours une longueur d’avance sur les prix, ce qui est toujours le cas aujourd’hui[11]. Le troisième filtre se trouve dans les lignes directrices définies avant les négociations salariales de manière informelle par les dirigeants de la confédération et de la Chambre de l’économie, qui déterminent dans quelles marges les accords salariaux doivent évoluer. Les statistiques montrent le résultat : en moyenne, au cours de la période 1960-2010, l’évolution des salaires réels nets a été bien inférieure au taux d’inflation, et ce n’est qu’entre 1960 et 1970 qu’elle a été légèrement supérieure au taux d’inflation[12]. De même, les salaires réels sont toujours restés en deçà de l’évolution de la productivité[13]. Ces deux éléments montrent que la politique salariale menée par les partenaires sociaux en faveur des bénéfices reste efficace de ce point de vue dans les années 1990. Cela n’a pas changé jusqu’à aujourd’hui. La tendance à long terme est donc à la baisse de la part des revenus du travail dans le revenu national au profit des revenus du capital.
4. La spirale profit-prix comme norme
De septembre 2021 à février 2023, l’Autriche a connu des taux d’inflation à deux chiffres. Au cours du premier semestre 2023, le taux d’inflation glissant mesuré par l’indice des prix à la consommation (IPC) par rapport au même mois un an plus tôt a oscillé entre 11,2 et 9 %. La flambée de l’indice du « micro-panier » qui reflète les achats quotidiens, c’est-à-dire essentiellement l’évolution des prix des produits alimentaires, a certes ralenti (de 16,8 % en janvier 2023 à 12,8 % en mai), mais il est resté stable depuis lors. Au cours des 70 années écoulées, l’Autriche n’a jamais connu de période avec des taux d’inflation aussi élevés. Même pendant la crise pétrolière et énergétique des années 1970, les taux d’inflation sont restés à un seul chiffre. Parallèlement, les vingt plus grands groupes autrichiens cotés en bourse et représentés dans l’indice boursier autrichien ATX [l’équivalent du CAC40] ont annoncé des bénéfices historiques de dix milliards d’euros pour 2022 et des dividendes records de trois milliards d’euros.
Malgré cela, il n’y a pas eu et il n’y a toujours pas en Autriche de volonté politique de lutter efficacement contre l’inflation.
Il y a principalement deux raisons à cela. Premièrement, tous les partis, même s’ils prétendent parfois le contraire, ont internalisé les dogmes néolibéraux des forces bénéfiques du marché et ne peuvent plus guère imaginer le fonctionnement de l’économie avec des interventions dans la spirale profit-prix. Et si c’était le cas, ce ne serait qu’au prix du remplacement des profits ou des surprofits perdus par des aides publiques financées l’impôt en dernier lieu.
La seconde raison est que l’État fait partie des gagnants de l’inflation. Toute augmentation des prix entraîne une augmentation des recettes de la TVA. Toute augmentation des revenus salariaux liée aux prix entraîne une augmentation de l’impôt le revenu et des cotisations sociales, même si l’État augmente les seuils en fonction de l’inflation pour éviter que les augmentations nominales de salaire n’entraînent une charge fiscale réelle plus importante pour les ménages. En outre, au-delà de sa valeur nominale, l’inflation dévalue la dette publique.
C’est pourquoi il est justifié de suspendre, au moins temporairement, la TVA sur les produits alimentaires de base tant que les taux d’inflation élevés persistent, et de la supprimer en principe sur les loyers, les frais de fonctionnement et l’énergie de chauffage. Une politique salariale active en période d’inflation galopante devrait raccourcir la durée des conventions collectives. Cela devrait d’ailleurs également s’appliquer à la revalorisation des pensions, actuellement annuelle. Une telle politique des revenus est l’antidote le plus efficace et le plus durable à la politique du gouvernement qui veut s’en sortir par de misérables aumônes sous la forme de primes versées en une fois.
En 1992, après la suppression de la commission paritaire, le Parlement a adopté la loi sur les prix. Celle-ci donne aux autorités (le gouvernement ou le ministre compétent) la possibilité de décréter, dans certaines circonstances et conditions, des prix économiquement justifiés, qui tiennent compte de la situation économique des consommateurs et des bénéficiaires de prestations, pour une période déterminée, voire un blocage des prix. Par mesure de précaution, l’énergie électrique et le gaz naturel ont été exclus de cette possibilité. En outre, personne n’a encore proposé de soumettre les loyers non réglementés à se soumettre à la loi sur les prix. Ainsi, jusqu’à présent, la loi sur les prix est restée lettre morte.
[1] Sur ce débat, voir Kevin Guillas-Cavan, « Autriche – Pas de raison de se retenir dans la négociation salariale ? », Chronique internationale de l’Ires, 2022, n° 180, p. 101-122.
Notes du traducteur
[2] Avec près d’un milliard de dollars d’aide reçu sur les 13 milliards dédiés au plan Marshall, l’Autriche est la première bénéficiaire de celui-ci par habitant !
[3] L’essentiel de l’aide du plan Marshall n’est pas versé en dollars mais en marchandises étasuniennes, vendues par l’Austria Wirtschaftsservice Gesellschaft (AWS) aux entreprises autrichiennes. Une partie est vendue à prix réduits, constituant ainsi une forme de subvention. L’ensemble des sommes récoltées par l’AWS est prêté sous forme de crédits de long terme bon marché. L’AWS existe toujours aujourd’hui et s’autofinance par les prêts qu’elle octroie et par la revente du capital des entreprises qu’elle accompagne lors de leur introduction en bourse
[4] L’introduction du nouveau Schilling en 1947 se fait sur la base d’un échange d’un nouveau Schilling pour trois anciens Schilling au-dessus de 150 Schillings échangés au taux de 1 pour 1. En moyenne, cela a représenté une dépréciation d’un tiers. Les prix ont, eux, été convertis au taux de 1 pour 1.
[5] Voir sur ce point la Brochure du KPÖ, La Grande Grève, parue en 1980.
[6] Ibidem.
[7] Pour rappel, l’Autriche (et Vienne) est divisée en quatre zones d’occupation. Contrairement à l’Allemagne, l’ensemble des forces d’occupation se retire dès 1955 lors de la signature du traité d’État avec l’Union soviétique qui prévoit, entre autres choses, l’inscription de la « neutralité éternelle » dans la constitution du pays.
[8] Cette institution corporatiste unique à l’Autriche conseille et défend (notamment juridiquement) les salarié·es, fournit des expertises et intervient dans le processus législatif pour les syndicats. Elle participe à l’évaluation ex ante et ex post des lois dans son domaine de compétences et peut proposer des lois qui doivent alors être débattues par le Parlement.
[9] L’auteur nomme ici les quatre institutions participant à la négociation d’accords. En effet, l’organisation patronale faisant le pendant à l’ÖGB, l’Industriellenvereinigung n’est pas jugée représentative en raison du faible pourcentage d’entreprises adhérentes. De ce fait, les accords signés par l’ÖGB le sont par la Chambre de l’économie du côté patronal. L’adhésion à celle-ci est obligatoire. C’est ce qui explique le taux de couverture conventionnelle en Autriche qui est, avec la France et l’Italie, le seul pays européen où ceux-ci couvrent l’ensemble des entreprises.
[10] Sur ce point, voir Ernst Wimmer, Sozialpartnerschaft aus marxistischer Sicht [Le Partenariat social d’un point de vue marxiste], Vienne, Globus Verlag, 1979.
[11] Traditionnellement, les syndicats négocient les salaires au quatrième trimestre sur la base de l’inflation glissante d’octobre à octobre. Pour plus de détails, voir Kevin Guillas-Cavan, « Les négociations salariales de l’automne 2021, entre offensive syndicale et affaiblissement de la coordination entre branches », Chronique internationale de l’Ires, 2022, n° 177, p. 36-53. Du fait de ce choix, le capital a déjà bénéficié de plusieurs mois de redistribution de la valeur produite liée à l’érosion du pouvoir d’achat des salarié·es causée par les hausses de prix intervenues au cours de l’année. Les syndicats se refusent à négocier sur la base des anticipations de l’inflation. Ainsi, lors de son congrès de 2023, l’ÖGB n’a remis à jours ses revendications datant de 2018 que sur la base de l’inflation ayant eu lieu entre 2018 et 2022. Même si elle obtient satisfaction à l’automne, les salaires seront donc amputés de l’inflation de 2023 qui s’élève déjà à 8 %. Sur ce point, voir l’article de Kevin Guillas-Cavan dans ce numéro.
[12] Alors que les Autrichiennes et Autrichiens, et notamment les sociaux-démocrates, aiment à se souvenir des années Kreisky (1970-1983) comme une sorte d’âge d’or de « partenariat social » qu’aurait permis la majorité absolue du Parti socialiste d’Autriche (devenu Parti social-démocrate d’Autriche en 1991), c’est sous les gouvernements conservateurs de Gorbach (1961-1964) et Klaus (1964-1970) que ces augmentations supérieures à l’inflation ont eu lieu, tirées par un mouvement syndical relativement plus combattif que quand les sociaux-démocrates dirigeaient le pays.
[13] Voir Emmerich Tálos, Vom Siegeszug zum Rückzug, Sozialstaat in Österreich 1945-2005 [De l’avancée triomphale à la retraite. L’État social en Autriche 1945-2005], Vienne, StudienVerlag, 2005.