Économie et écologie doivent être réfléchies ensemble

Thalia Denape
économiste, membre du conseil national du PCF

Intervention au conseil national du PCF, le 18 novembre 2023.

Je voudrais tout d’abord féliciter l’ensemble des camarades qui se sont engagés dans
l’élaboration du Plan climat. C’est une première étape dans un travail d’envergure pour
élaborer un projet communiste capable de dépasser la crise écologique qu’amène la
crise du capitalisme.

Le travail transversal entre les commissions créée une dynamique intéressante qu’il faut
poursuivre. L’engouement des communistes dans les fédérations montre bien qu’il était
plus que temps pour les communistes de s’emparer de ce sujet pleinement. Il n’y a pas
d’un côté un projet communiste et de l’autre un projet écologique, notre projet est celui
qui permet de dépasser la crise écologique car nous proposons de dépasser le système
capitaliste et les gâchis qu’il génère en terme de capacités humaines et de dégâts environnementaux.
Sur le plan économique, le plan ne prend pas encore pleinement la mesure des
articulations fortes entre économie et écologie qui doivent être réfléchies ensemble
comme « deux faces d’une même médaille » selon l’expression qu’a utilisée ma camarade
Hélène Cogez
. Je prends l’exemple de nos choix énergétiques.
Ce choix repose sur des éléments physiques, d’avancer de la recherche, pour une énergie
décarbonée. Mais chaque type d’énergie génère des coûts de mise en œuvre, des coûts
d’information, des coûts qu’entraînent les réalités matérielles. Des crises, des modifications des modes de consommation, de niveaux de prix, d’informations disponibles par
les citoyens, peuvent modifier les réalités matérielles dans lesquelles les ressources sont
produites et utilisées. Ce sont des choses que nous devons anticiper car si nous ne le
faisons pas, nous prenons le risque que le plan climat soit irréaliste dans son application.
Ainsi, il faut penser ensemble les deux dans l’élaboration même d’un modèle écologique.
J’insiste : l’économie ne peut être réduite à un chiffrage d’éléments d’hypothèses déjà
déterminées. Il n’y a pas d’un côté des contraintes physiques et de l’autre les contraintes
économiques, et notre projet de société.


Dans le texte, de nombreux éléments de notre projet communiste sont réaffirmés : la
Sécurité d’emploi et de formation, une démocratie qui dépasse la démocratie représentative en donnant des pouvoirs aux salariés dans les entreprises, des nationalisations des
secteurs clés de production, la transformation du système éducatif, les services publics,
etc. Il faut avancer maintenant pour que ces éléments soient affirmés comme une véritable base de transformation.
Je pense en particulier à la SEF, trop souvent réduite à une mesure syndicale pour éviter
le chômage. C’est, bien sûr, une mesure qui permet la fin du chômage, mais elle permet
aussi, avec la démocratie qui entre dans les entreprises, les nouveaux critères de gestion,
les services publics etc., en mettant au cœur la formation et l’emploi, de développer un
nouveau type de croissance par un nouveau type de productivité, qui n’épuise plus les
hommes et les femmes / et la planète, et qui génère alors des richesses pour les services
publics, les retraites, l’ensemble de nos propositions et bien sûr la transition écologique.
Il faut donc continuer le travail pour aboutir à un texte débattu au CN et dans les FD, un
texte qui devient le bien commun des communistes