De la conception du salariat à la stratégie politique

Gilles Mercier
Chargé de recherche Hors classe - Inserm

La contribution d’Alec Desbordes et de Benjamin Pestieau « Pour gagner notre classe a besoin d’un nom » dans le dernier numéro d’Économie& Politique a le mérite d’aborder le problème fondamental de la relation entre le mouvement révolutionnaire et le monde du travail. Avec la disparition des cellules d’entreprise le PCF a rompu avec le monde du travail pour se réduire à un parti d’élus.

Thalia Denape dans son édito met l’accent sur l’indispensable analyse théorique, qui a été plus que délaissée par le PCF. Autant le dire tout de suite, le système social et économique qu’est le capitalisme ne sera pas mis à bas par d’improbables coalitions électorales de sommet déconnectées des luttes. La stratégie du PCF telle qu’elle ressort de son dernier congrès est d’être l’élément moteur de recomposition de la gauche. Un esprit cartésien serait tenté de demander quelle chance de succès a cette stratégie alors que lorsque le PCF pesait autour des 20 % du corps électoral il n’a pas été en mesure de maintenir le PS à gauche ! Il est vrai que la social-démocratie est prête à emboucher les trompettes de la révolution pour accéder au pouvoir mais une fois qu’elle y a accédé, elle a une fâcheuse tendance à buter sur… les contraintes extérieures.

Ne tournons pas autour du pot, le PCF n’a pas de stratégie. Essayons de comprendre pourquoi il en est là, pourquoi il est aussi affaibli. Cette analyse est indispensable pour l’élaboration d’une stratégie révolutionnaire qui fasse du Parti un acteur politique majeur qui le sorte du rôle de mouche du coche de la social-démocratie auquel il s’est lui-même réduit.

Certains font démarrer la crise du Parti au 30e congrès de Martigues de 2000. Mais la crise est bien antérieure, comme le montre le recul continu de ses résultats électoraux depuis notamment la signature du Programme Commun de Gouvernement (PCG)

La crise du PCF est celle du mouvement révolutionnaire dans son ensemble. Il y a selon moi deux raisons majeures.

1° L’effondrement du socialisme a constitué une catastrophe pour le mouvement révolutionnaire dont il ne s’est jamais remis. Ce d’autant qu’il a évité d’en analyser les causes. Ce qui signifiait implicitement qu’il s’était trompé en soutenant cette société. S’il s’était trompé aussi longtemps, il était difficile de convaincre qu’il portait un projet d’avenir ! L’effondrement de 1991 remettait en cause le bien-fondé de la création du mouvement communiste, le bien-fondé du choix du Congrès de Tours. D’où l’opportunisme d’une Direction qui n’avait plus de boussole et qui n’a cessé et ne cesse d’accompagner tous les mouvements protestataires en perdant toute identité allant même jusqu’à valoriser les mouvements anti-technologie anti-science promouvant une société autosuffisante.

Le socialisme s’est effondré, non pas par ce qu’il n’était pas démocratique, mais parce qu’il n’était pas une économie de marché. Le marché n’est pas une création du capitalisme. À partir du moment où l’Homme est sorti de l’économie de subsistance, il a créé le marché qui est la comparaison des marchandises en fonction de leur efficacité sociale et de leurs coûts de production. Tant que son développement était quantitatif, le socialisme produisait plus de richesses qu’il n’en consommait. À partir des années 1960, la technologie a pris de plus en plus d’importance dans le processus de production conférant au qualitatif une place de plus en plus déterminante. Le socialisme s’est révélé incapable d’assurer un développement qualitatif, incapable de produire suffisamment de valeur ajoutée, pour à la fois reproduire la force de travail, assurer son développement (science, technologie, infrastructure) et sa défense, en consommant plus de richesses qu’il n’en produisait. Pour approfondir le sujet, je renvoie aux ouvrages de Moshe Lewin et Bernard Chavance.

2°) La deuxième raison est le décalage du mouvement communiste entre sa conception du salariat et la réalité de ce dernier.

Le développement du capitalisme est celui de l’industrie et …de la classe ouvrière. Patronat et classe ouvrière sont les deux faces du rapport social d’exploitation qui est celui du salariat. La classe ouvrière, qui produit les richesses a joué un rôle éminent dans la transformation de la société, dans sa modernisation. Elle est apparue comme la classe motrice de l’affrontement avec le capital. Le mouvement révolutionnaire a été au diapason de cette réalité. Les partis communistes ont été les outils au service de cette classe. C’est tout naturellement qu’ils se sont définis comme les Partis de la classe ouvrière. Si en France, le Parti communiste était celui de la classe ouvrière, la SFIO et le Parti radical étaient ceux des autres couches salariales et sociales.

Les autres catégories de salariés n’étaient pas considérées comme révolutionnaires par nature, car ne subissant pas ou peu l’exploitation capitaliste. L’alliance entre partis considérés chacun comme représentatifs d’une catégorie salariale et sociale, devint le primat de la stratégie. Par l’alliance, le PCF pensait accéder au pouvoir et par le développement du mouvement de lutte liée à son activité militante créer un mouvement irréversible qui neutraliserait le patronat et contraindrait ses alliés à aller plus avant vers une société socialiste. Cette conception a puisé sa légitimité dans le succès de l’alliance antifasciste de 1934 entre le PCF, la SFIO et le Parti Radical qui a abouti au Front Populaire rentré dans l’Histoire par ses avancées sociales. Mais les décisions politiques de la SFIO comme du Parti Radical : pause de février 1937, non intervention en Espagne, approbation des accords de Munich, décrets Sérol, vote des pleins pouvoir à Pétain, ne furent jamais analysés. Alors qu’après la Libération le PCF envisageait la fusion organique avec la SFIO, cette dernière prenait ses distances avec le programme du CNR, approuvait les accords Blum-Byrnes, et s’engageait dans une croisade anti communiste et antisoviétique. Avec les pleins pouvoirs votés à G Mollet en 1956 par le Parlement, elle s’engagea à fond dans la répression du peuple algérien pour son indépendance. Pleins pouvoirs votés par le groupe communiste afin de ne pas couper les ponts avec la SFIO. SFIO qui joua un rôle actif dans la mise en place de la Ve République et le soutien au général de Gaulle. Cette politique provoqua le déclin de la SFIO et l’émergence de mouvements sociaux-démocrates critiques à l’égard du pouvoir gaulliste. Mouvements qui alimentèrent l’illusion du PCF, prisonnier de sa démarche d’alliances, qu’il était possible de construire une alliance électorale majoritaire constituant une alternative crédible au pouvoir en place qui engagerait une politique sociale de grande ampleur. C’est ce que le Parti appela la démocratie avancée.

Le PCF par son activité militante reposant sur ses cellules d’entreprises et de quartier était aux yeux de l’électorat la seule force d’opposition crédible à la politique de plus en plus antisociale du pouvoir.

En mai 1968, la social-démocratie, ne pensant qu’au pouvoir, s’était illusionnée sur la vacance de ce dernier. F Mitterrand était allé jusqu’à proposer la constitution d’un gouvernement provisoire de gestion. Au meeting de Charléty, toutes les forces réformistes politiques et syndicales étaient réunies dans cette optique (le PCF et la CGT n’avaient pas été invités). G De Gaule était parti en Allemagne s’assurer de la fidélité du 2e Corps d’Armée au cas où la police et la gendarmerie n’étaient pas en mesure d’assurer l’ordre social ! La bourgeoisie n’hésitera pas à tirer pour maintenir son hégémonie.

Les résultats de l’élection présidentielle de 1969 illustrèrent la puissance du PCF qui avec les 21,27 % des voix de Jacques Duclos, son candidat, manqua de peu d’être présent au second tour. Le candidat de la SFIO, G Deferre, fit pale figure avec ses 5 % de suffrages.

Pour la social-démocratie ces résultats montraient que pour son avenir, elle devait venir concurrencer le PCF sur son opposition à la politique antisociale du gouvernement.

Pour ce faire, elle fit disparaitre la vieille SFIO en la « relookant » en Parti socialiste et incorpora dans le nouveau parti diverses formations sociales-démocrates dont celle de F Mitterrand qui en prit la Direction.

La social-démocratie finit par accepter l’idée d’un Programme commun de gouvernement avancé par le PCF. Mais, quelques mois avant sa signature elle essaya sans succès de constituer une troisième force avec J J Servan-Schreiber.

Deux mois après la signature du PCG, F Mitterrand déclarait au congrès de Vienne de l’Internationale socialiste, qu’il avait signé ce programme avec les communistes pour leur prendre 3,5 millions de voix. C’est effectivement ce qui s’est produit. Il convient de comprendre pourquoi !

Les années 1960 marquent le début d’une profonde transformation du salariat caractérisée par un accroissement des effectifs de techniciens et d’ingénieurs c’est à dire par une part croissance de l’activité de conception dans le travail de production. Cette transformation n’a pas uniquement affecté la production de matérielle (PM), elle est aussi et surtout caractérisée par le développement de la production non matérielle (PNM) témoin de la transformation et de la complexification de la société.

K Marx fut un observateur et un théoricien de la production matérielle. Le centre de gravité physique du capitalisme était la production matérielle au sens classique et restreint du terme. Cela n’empêche pas le capitalisme industriel de porter en lui une autre forme de production que la production matérielle, celle de la production non matérielle. A l’époque la production matérielle représentait 70 % de la population active. Actuellement elle n’en représente un peu moins de 30 %

En France, la classe ouvrière c’est un peu plus de 7 millions de salariés. C’est à dire de salariés qui contribuent à la production de biens matériels quel que soit leur niveau de qualification, c’est à dire les ingénieurs, techniciens, ouvriers professionnels, personnels administratifs, agents d’entretien, … Les agents publics (fonctionnaires et contractuels) sont un peu plus de 5 millions. Il reste près de 14 millions de salariés qui sont ceux de la production non matérielle.

Le poids des salariés de la production dans l’ensemble du salariat a baissé du fait de la désindustrialisation, (plus de 2 millions d’emplois industriels ont disparu en 30 ans) mais aussi du fait du développement de la production non matérielle. Qui sont ces travailleurs de la PNM ? Ceux de la Santé, de l’enseignement, du commerce, des transports (passagers, fret, courrier), de la banque, des assurances, du spectacle, des services aux entreprises, aux particuliers, de la culture, du tourisme, de la logistique, de la restauration, de l’information, de l’informatique…

Le développement de la PNM ne signifie pas la fin de la PM et de son salariat. Le développement de la PNM traduit la complexification de la société liée au développement des échanges et des progrès de la technologie.

Deux conceptions du salariat s’opposent

  1. La production industrielle est la base de développement de toute société. Ce qui fait la puissance d’un pays est la puissance de son industrie. De ce fait, le salariat industriel occupe une position centrale autour de laquelle prennent place les salariés de la PNM qui occupe une position subordonnée. Il y aurait la classe ouvrière d’un côté et de l’autre les autres couches de salariés. La classe ouvrière jouerait un rôle hégémonique dans la conduite du mouvement du fait d’une exploitation plus intense.
  2. La société capitaliste est le lieu de l’affrontement entre le capital et le salariat et non de l’affrontement entre le capital et la seule classe ouvrière. Le caractère révolutionnaire d’une classe ne tient pas seulement à la quantité de valeur qu’elle procure au capital mais aussi à la valeur d’usage (et donc à la quantité de valeur d’usage) qu’elle produit. Le capital ne fait pas de cadeaux aux salariés quels qu’ils soient ! Le chômage peut toucher tous les salariés (à l’exception des salariés à statut) Tous les salariés subissent la sous rémunération de leur force de travail. Tous les salariés sans exception quelle que soit leur qualification et leur secteur d’activité subissent « le new management » qui les met en compétition jusqu’à l’épuisement.

Pourquoi parler de catégories d’enseignants, de soignants et pas d’ouvriers, comme si ces derniers formaient un ensemble homogène ? La classe ouvrière n’a jamais été monolithique, elle s’est toujours transformée en fonction des progrès des technologies de production. Et comme n’importe quelle autre classe sociale, elle est perméable aux idées dominantes et ne serait être révolutionnaire par nature.

Le PCF a eu conscience des changements affectant le salariat. Mais prisonnier du rôle central de la classe ouvrière, il créa le concept de « la classe ouvrière élargie », sorte de trou noir absorbant l’ensemble du salariat. En 1980, le PCF organisa un colloque sur la classe ouvrière, qui y intégra les techniciens mais pas les ingénieurs qui sont restés de l’autre côté de la lice.

Le terme de « working class » mis en avant par A Desbordes et B Pestieau ne me semble pas pertinent car il ne définit pas un rapport social d’exploitation. Il concerne aussi bien les salariés que les travailleurs indépendants.

De ces deux conceptions émergent deux stratégies différentes.

  1. La première conception du salariat, qui est historique, a généré la stratégie d’alliance dont le PCF se révèle toujours incapable de sortir. Elle s’est retournée contre le Parti. C’est le PS une fois « relooké » et auréolé de l’image du changement de par sa signature du PCG qui a capté les suffrages de ces nouvelles catégories salariales. Ce d’autant que dans le même temps le socialisme stagnait et restreignait la liberté d’expression. Le PCF avait ouvert le champ libre à la social-démocratie pour conquérir le salariat et l’intégrer à sa stratégie du renoncement. Les militants communistes se sont vite rendus compte que le PCG constituaient un piège qui se refermait eux. L’important n’était pas le contenu du programme puisqu’il était signé mais le fait de l’emporter électoralement. L’alliance électorale avait d’autant plus de chance de l’emporter que le PS accumulait de suffrages. La machine a déconscientiser était en marche. Le PCF allait boire le calice jusqu’à la lie ! Ce d’autant qu’un second piège se refermait sur lui et continue de se refermer. Dès 1964 le PCF avait lancé l’idée d’une alliance électorale pour changer de majorité et mettre en œuvre une autre politique. Le cadre du système électoral à deux tours, conduit à créer deux coalitions qui s’affrontent l’une pour garder le pouvoir l’autre pour le conquérir. La violence de la politique anti sociale génère un fort désir de changement qui prend le pas sur le contenu des programmes. Le premier tour se réduit alors à apporter ses suffrages au Parti qui a le plus de chance de figurer au second tour. Le second tour se réduit à voter contre celui que l’on ne veut pas voir élu. La bourgeoisie a ainsi établi un système électoral qui dépolitise et lui assure la pérennité de son système à travers une alternance entre deux coalitions qui ne diffèrent que sur des valeurs hors champs de la lutte de classe. Chaque coalition se livrant une lutte interne pour savoir qui en sera le champion ! La vie politique se réduit à une bipolarisation qui appauvrit le débat d’idée !

En quoi la gauche est-elle porteuse d’une rupture avec la gestion capitaliste de la société ? La gauche n’est-elle pas autre chose que la gestion sociale du capitalisme c’est dire celle d’une meilleure répartition des richesses ? Mais en 1936, 1945, 1981, il n’a pas été possible d’aller plus loin dans les avancées sociales ? Pourquoi a-t-il fallu décréter la pause en 1937 et la rigueur en 1984 ? Mais parce que la SFIO et le PS n’avaient nullement l’intention mettre en cause la place des capitalistes dans la société ? En mai 1947, les communistes ont été évincés du gouvernement car l’affaiblissement du mouvement de lutte issus de la libération permettait de le faire.

Comment concilier cette référence permanente à la gauche qui renvoie en permanence à une alliance politicienne avec la nécessité d’une rupture politique qui évince les capitalistes de la gestion de l’État ? Cette contradiction est d’autant plus ingérable qu’elle porte en elle même l’idée qu’il y a plus de points communs que de divisions fondamentales entre révolutionnaires et réformistes et que l’adversaire n’est pas le capital … mais la droite ! Les turpitudes de la Nupes, cette alliance de circonstance, en sont l’illustration. Qu’y a-t-il de commun entre d’une part le PCF et d’autre part le PS qui tant privatisé, dérégulé et qui est pro Otan, EELV qui est pro Otan, pour une Europe fédérale et partisan de la décroissance, et LFI qui est un mouvement sans structure dirigé par un autocrate !

Gagnons les élections et… nous verrons après. Non merci, depuis 1981, les déceptions accumulées alimentent le vote Le Pen

  • Si l’on considère que le mouvement révolutionnaire doit être porté par le salariat en général et non par une seule de ses fractions et que les salariés de l’industrie ne représentent plus le seul groupe humain porteur de l’avenir de la société, on en déduit une tout autre stratégie. Les alliances de sommet sous différentes formes ont jusqu’ici bridé et anesthésié le mouvement de lutte. C’est au mouvement de lutte de déterminer la forme et le contenu des alliances. Il s’agit d’inverser les priorités. L’alliance n’est plus un but mais devient un moyen. Il faut avoir le courage de tirer les enseignements de la stratégie menée jusqu’ici sous différentes appellations ! (Union de la Gauche, Front de gauche, Nupes)

Il faut faire du mouvement de lutte des salariés l’acteur de la vie politique, l’acteur du changement de société. Cette stratégie novatrice a été élaboré en 1985 au 25e congrès du PCF. Il n’y avait plus d’alliances prédéterminées. Les communistes devaient partout sur le terrain où les problèmes se posaient s’engager dans une activité concrète, patiente, ouverte, diversifié, pour assembler dans l’action afin de progresser vers la solution de tous ces problèmes. Il ne s’agissait pas d’une accumulation de mouvements partiels sans perspective globale. L’accrétion de ces mouvements s’articulait avec le projet politique de changement de société. Chaque lutte devenait offensive en s’articulant sur des propositions de financements des entreprises, d’organisation de la production, de choix technologiques, d’investissements, de possibilités réelles du marché de coopérations entre entreprises, de choix de financements des administrations déconcentrées, etc… Cela demandait un sacré effort de formation des communistes. Mais c’était à ce prix que se forgeait la conscience de classe, de tous ceux qui entraient dans la lutte. Il s’agissait de construire dans et par les luttes un vaste rassemblement populaire majoritaire dont les communistes étaient le moteur associant luttes et processus électoral. Le moment des alliances et leurs contenus étaient déterminés uniquement par le mouvement de lutte.

Cette stratégie novatrice n’eut pas le temps d’être mise en œuvre. Deux années après le PCF retournait à …l’union de la gauche. La suite nous la connaissons !

Si les deux derniers congrès ont bien acté la nécessité de l’identité du Parti face aux partisans de sa dissolution dans la Nupes, ils n’ont pas élaboré pour autant une stratégie novatrice !

Est-ce que le rôle du PCF doit se réduire à être la mouche du coche de la social-démocratie, à dérouler le tapis rouge à des J Bové, A Besancenot, JL Mélenchon, S Rousseau, etc… Ou dit autrement est ce que le choix du Congrès de Tours fut le bon ?

Oui, selon moi, le choix historique du congrès de Tours fut le bon ! Oui les militants qui décidèrent de manifester leur fidélité aux combats des révolutionnaires de 1789, des insurgés de 1848, des communards de 1871, et Jean Jaurès qui choisirent de rompre avec la politique de collaboration de classe et de fonder le PCF ont eu raison !

Le système d’exploitation capitaliste est le système d’exploitation du salariat et non de la seule classe ouvrière. Pour que la société ne soit plus au service exclusif de ceux qui possèdent les moyens de production et d’échange, ne soit plus celle de l’exploitation du salariat, le PCF doit impérativement changer de stratégie et impulser les luttes de tous ceux qui subissent la violence de la crise. Cela passe par la création des outils de lutte que sont les cellules d’entreprises et de quartier. Cellules qui ont fait la spécificité et la force de ce parti et fait en sorte que ce parti ne soit pas un parti d’élus comme tout bon parti-social-démocrate. Pour que le Parti redevienne un Parti de lutte un Parti de militants, l’Humanité doit cesser d’être le propagandiste des différents courants de la social-démocratie pour redevenir l’organe de presse du Parti. Pour combattre les idées dominantes, un parti révolutionnaire doit avoir son organe de presse Les autres partis n’ont pas besoin d’organes de presse, les journaux les médias diffusent leur idéologie.