Dossier : Faut-il avoir peur de la « dette » ?

Le pays n’en peut plus de l’austérité budgétaire qui ruine méthodiquement nos services publics et notre protection sociale. Il l’a dit dans la rue, l’an dernier encore à propos des retraites. Il l’a dit et répété dans les urnes, aux dernières élections européennes, puis législatives. Pourtant, Emmanuel s’obstine à poursuivre son seul but : imposer le programme du capital et des marchés financiers à un peuple qui n’en veut pas.

Au Nouveau Front populaire, seule force en présence qui propose une autre perspective politique, le patronat et la droite opposent une même obsession : après quatre ans de « quoi qu’il en coûte », pendant lesquels l’argent créé par la BCE a coulé à flots pour empêcher un effondrement de l’économie, la priorité serait de réduire les dépenses. Comme toujours, la réaction agite le spectre de la dette publique et du risque d’une perte de confiance du capital dans les capacités financières de l’État français. Et le gouvernement Attal, pourtant démissionnaire, de joindre le geste à la parole en mettant son successeur, dont Emmanuel Macron a retardé tant qu’il a pu la nomination, devant le fait accompli d’un projet de budget qui intègre de nouvelles coupes dans le financement des services publics !

Il a pu s’appuyer sur un argument apporté par la Commission et les gouvernements européens : la France est de nouveau sous le coup d’une procédure de « déficit excessif » comme elle l’a été entre 2009 et 2018.

Dénoncer ce « coup d’État permanent » ne suffit pas. Il faut être capable de déployer des mobilisations populaires ouvrant, avec des propositions institutionnelles concrètes, un chemin économiquement et politiquement viable pour procurer les moyens financiers d’un développement tout à fait inédit des services publics.

Ce dossier apporte des matériaux statistiques, des arguments pour ne pas se laisser intimider par les discours sur « la dette », et des propositions précises dans ce sens.