Dossier : Résister et construire

« Je pense à notre peuple auquel il faudra de la force d’âme pour regarder en face le temps qui vient, résister aux incertitudes, parfois à la facilité et à l’adversité et, unis, accepter de payer le prix de notre liberté et de nos valeurs », a déclaré Emmanuel Macron en août. Sorti affaibli de la dernière séquence électorale, confronté à la défiance d’un grand nombre de nos concitoyens, en difficulté pour stabiliser une majorité à l’Assemblée nationale, le président de la République s’attache à faire jouer le ressort de l’union sacrée en exploitant l’angoisse légitime suscitée par la guerre en Ukraine. Il parle de « liberté » mais c’est du coût du capital qu’il veut faire payer à notre peuple.

Cependant, par son acharnement à baisser le coût du travail en réprimant les salaires et en dévitalisant les services publics, il peut espérer sauvegarder la domination du capital sur l’économie et sur la société ; mais il ne fait qu’aggraver les causes des multiples crises – écologique, sociale, économique, financière, politique, morale – au lieu de leur apporter des réponses durables, dignes du XXIe siècle.

Une course de vitesse est donc engagée entre la capacité de déployer une résistance populaire à cette politique, et les menaces – péril climatique et sanitaire, déstabilisation de la planète par le choc des impérialismes et le refus d’un ordre mondial fondé sur la coopération et la paix, poussée de l’extrême-droite – qui pèsent sur notre peuple.

Dans le prolongement des travaux publiés dans nos précédents numéros, ce dossier rassemble différentes analyses axées sur les enjeux les plus présents dans les préoccupations de nos concitoyens, en particulier les craintes sur le pouvoir d’achat et les menaces que l’austérité budgétaire fait peser sur les services publics.