
Les travaux de Paul Boccara sur les crises, au cœur des enjeux politiques d’aujourd’hui
Les propositions avancées par Paul, visant à maitriser et commencer à dépasser les marchés du capitalisme, sont d’une actualité brûlante.
Les propositions avancées par Paul, visant à maitriser et commencer à dépasser les marchés du capitalisme, sont d’une actualité brûlante.
La faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) puis son sauvetage, et celui du Crédit Suisse, ont à juste titre ravivé les inquiétudes quant au risque d’une crise bancaire et financière qui pourrait être pire que celle de 2008.
Signe des temps : deux ouvrages parus en un peu plus d’un an ont le grand mérite de s’intéresser sérieusement aux moyens concrets par lesquels les banques centrales exercent leur action sur l’économie, un sujet trop souvent négligé dans la théorie macroéconomique comme dans la littérature destinée au public non spécialisé.
En faisant remonter brutalement les taux d’intérêt, les politiques monétaires menées par les banques centrales au nom de la lutte contre l’inflation aggravent la crise structurelle des finances publiques.
Les thèmes volontiers mis en avant dans le débat public – pouvoir d’achat, évasion fiscale, dette publique – doivent devenir l’occasion de soulever la question du financement monétaire des services publics, du pouvoir à conquérir sur le crédit des banques, et, au centre de cette cohérence nouvelle, la question de l’exercice de nouveaux pouvoirs : dans les entreprises par leurs salariés, et sur les entreprises par de nouvelles institution.
La remontée des taux d’intérêt, tant redoutée, est devenue une réalité. C’est une décision politique, pas un effet de la « nature ». Cette décision est imposée par la domination du capital dans notre société.
La hausse du dollar depuis plus d’un an et l’augmentation brutale des taux d’intérêt de la banque centrale américaine (Fed), le 16 juin dernier, sont des manifestations de la phase actuelle de forte aggravation de la crise systémique du capitalisme et de la façon dont l’hégémon américain, mis comme jamais sur la défensive, tente une nouvelle contre-offensive, financière et militaire, très dangereuse pour le monde entier[1]. (achevé de rédiger le 5 juillet 2022)
Maintenir l’économie sous perfusion de liquidités au risque de perdre le contrôle des prix et des salaires, ou casser la hausse des prix au risque de casser, du même coup, l’activité économique… et les profits ? Dépasser le dilemme auquel le retour de l’inflation confronte les banques centrales amène inévitablement à prendre en compte, non seulement la quantité de monnaie mise à disposition de l’économie par le système bancaire mais surtout sa « qualité » : la contribution du crédit bancaire au développement des capacités humaines.
Début de récession, accélération de l’inflation, hausse des taux d’intérêt, chute des Bourses : un processus destructeur semble s’emballer sous l’effet des contradictions accumulées dans la crise systémique. Quelques points de repère sur la situation économique telle qu’elle se présentait au début du mois de mai.
L’odieuse agression de l’Ukraine décidée par un Poutine pétri d’ambitions néo-impériales à la tête d’une Russie devenue capitaliste, et la façon dont les États-Unis, suivis par l’Union européenne, prétendent, par des sanctions indiscriminées, obliger le maitre du Kremlin à la cesser pour négocier, font à nouveau entrer l’Europe, de l’Atlantique à l’Oural, dans une période noire. Tous les peuples du continent sont désormais exposés à des risques de conflit armé et des perspectives sombres, tandis que, loin de ce brasier sur lequel Washington et l’OTAN n’ont jamais cessé de souffler depuis la dissolution du Pacte de Varsovie, les dirigeants américains entendent pleinement reconquérir, par une guerre financière avec le dollar, une hégémonie mondiale désormais en crise.
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