Municipales 2020 : plus que jamais la politique s’invite au rendez-vous !

Les communes sont mises au défi de répondre à une nouvelle exigence sociale, démocratique et écologique. Cela souligne l’imbrication étroite entre politique locale et politique nationale, pointant en fait un des enjeux décisifs de l’échéance de mars prochain. Comment ignorer par exemple les effets négatifs des politiques nationales et européennes sur la vie de nos communes et des populations qui y habitent ? Comment construire des projets locaux en faisant fi des besoins urgents de financement des collectivités locales ? Comment proposer une nouvelle intercommunalité, c’est-à-dire des coopérations et une solidarité vraie entre communes sans voir le lien qui les relie sur des objectifs comme la création d’emplois, la réindustrialisation, le développement des services publics, l’écologie et la démocratie ?

Les besoins modernes croissants, les exigences sociales et environnementales nécessitent de nouvelles façons de produire, de se déplacer, de se loger, de se soigner, d’éduquer, de communiquer, de se cultiver, de pratiquer les APS, de décider. Les services publics sont la principale réponse à ces questions mais à condition qu’ils disposent des structures, des moyens humains et financiers ; ce que rendent impossibles les choix obsessionnels de baisse de la dépense publique prenant en tenailles les communes obligées de choisir entre dépenses de services publics et investissements. L’objectif est de soumettre les territoires et leurs populations à la loi des marchés financiers et des multinationales.

Mis au régime sec, les territoires sont redécoupés afin de concentrer dans des pôles de compétitivité les capitaux et les « talents » avec un pompage massif des ressources financières et humaines. Il en résulte une restructuration totale de la cartographie politique des territoires. Des centres des grandes villes aux villages ruraux, tous sont impactés. Ségrégation sociale, désertification massive en zone péri-urbaine et rurale en résultent. Pouvoirs de décision, rente foncière et dividendes sont concentrés dans un nombre de mains de plus en plus restreints faisant la pluie et beau temps dans des agglomérations gagnées par le gigantisme.

Face à une telle évolution, le temps d’une alternative à la fois réaliste et radicale est venu. Les élections municipales prochaines sont l’occasion de mettre le doigt sur le besoin de réponses nouvelles, par exemple en matière d’intercommunalité.

Il faut repenser cette réalité certes économique mais aussi humaine, territoriale et écologique dans une perspective de développement solidaire avec l’ensemble des territoires environnants. D’où l’enjeu d’une planification stratégique concernant tous les espaces dédiés (communes, départements, SCOT, PLU intercommunaux) afin de mobiliser les moyens de financement, de l’argent public à celui des banques, à partir d’objectifs précis de création d’emplois, de formation, de respect de l’environnement et de développement des services publics.

L’emploi est en effet au cœur du développement des territoires. Comment alimenter les budgets publics sans richesse sur laquelle les prélever ? Et sans services publics comment répondre aux besoins des populations ? Sans services publics, sans industrie comment lutter efficacement pour l’environnement, le climat ? Diminuer drastiquement la désastreuse empreinte carbone mondiale de la France pour la production des biens et équipements, suppose de produire beaucoup plus en proximité et de limiter nos importations. Chaque territoire et collectivité est concerné par la relance industrielle.

Œuvrer à ces politiques implique une intervention et un contrôle étroits des salariés et des populations dans les territoires et sur les lieux de travail, dont une prise de pouvoir sur l’argent, son utilisation que ce soit sur l’argent public comme sur celui des banques. C’est pourquoi de nouvelles institutions doivent voir le jour dès le niveau communal, permettant de planifier le développement de l’emploi, des services publics et de mobiliser les fonds nécessaires.

C’est le sens du dossier ci-après proposé, des diverses analyses et propositions avancées. Merci à toutes et à tous les contributrices et contributeurs à ces pages, certain qu’elles seront fort utiles pour mener sur le terrain une campagne dynamique et conquérante, ouvrant une page nouvelle du communisme municipal qui pourrait commencer par faire de nos communes un lieu de résistance à l’offensive néolibérale et de construction d’un aménagement du territoire tourné vers la satisfaction des besoins sociaux et écologiques.

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