Les apports de Paul Boccara
pour une nouvelle civilisation de partage pour toute
l’humanité

Historien, économiste, chercheur au CNRS puis maître de conférences à l’université de Picardie et membre du comité central du PCF de 1972 à 2003, profondément engagé dans les luttes sociales et politiques de son temps et dans la formation des militants, Paul Boccara a consacré sa vie à analyser la réalité économique et la vie sociale en lien constant avec les militants et les combats politiques, prenant en compte les avancées des connaissances sur l’économie et sur tous les aspects des relations des êtres humains entre eux et avec la nature. Ses travaux ont porté sur le capitalisme monopoliste d’État, puis sur sa crise, et sur la révolution technologique informationnelle. Il a élaboré, à l’appui des mobilisations populaires, des propositions sur de nouveaux critères de gestion des entreprises, sur le crédit et sur une autre mondialisation. Ses recherches sur l’anthroponomie – notion dont il a proposé l’usage – poursuivent l’œuvre de Marx, au-delà de l’économie. Au carrefour de l’ensemble de ces préoccupations, ses propositions pour la construction d’un système de sécurité d’emploi et de formation résonnent fortement avec les débats politiques d’aujourd’hui.

C’est pourquoi l’association qui s’attache à faire connaître l’œuvre de Paul Boccara et à en favoriser la poursuite, dans un esprit d’intercréativité, a souhaité, avec le soutien de la Fondation Gabriel Péri, de L’Humanité, de La Marseillaise, de Progressistes et d’Économie&Politique, créer l’occasion, non pas tant d’une commémoration que d’un travail collectif, en organisant une conférence-rencontre que le PCF a accueillie en son siège, samedi 17 juin 2023.

Après un rappel en images, à partir d’un choix de séquences filmées, sélectionnées par Alice Boccara-Lefèvre et Alain Morin, des principaux champs de recherche explorés par Paul, le choix avait été fait de traiter plus particulièrement de trois aspects de son œuvre.

Un premier échange, animé par Anne Lafaurie, a été consacré au travail de longue haleine mené sur l’anthroponomie, pour aller au-delà de l’économie et pour en articuler la théorie avec celle de l’ensemble des relations nouées entre les êtres humains, depuis la naissance jusqu’à la vie au travail, à la vie politique, à la vie intellectuelle et psychique.

A ensuite été rappelé comment Paul Boccara a développé les analyses de la suraccumulation et de la dévalorisation du capital inaugurées par Marx pour mettre en évidence les ressorts fondamentaux de la crise systémique que connaît la civilisation capitaliste et libérale contemporaine, et pour montrer comment, depuis cinquante ans, les tentatives de réponse à cette crise sont elles-mêmes entrées en crise. La discussion a confirmé que ces analyses sont bien présentes dans les luttes sociales, mais aussi dans les débats économiques actuels. Bruno Odent, de L’Humanité, animait cette séance.

Ces débats se sont poursuivis, sous la présidence de Fabien Maury, économiste et consultant, à partir des nouveaux critères de gestion proposés par Paul Boccara : leur utilisation par le mouvement syndical pour opposer une logique d’efficacité sociale, écologique et économique aux choix patronaux guidés par le critère de la rentabilité ; les controverses sur la nature de l’entreprise et sa responsabilité sociale ; mais aussi la mise en pratique du processus révolutionnaire de dépassement des marchés, constitutif du projet communiste.

Si denses qu’ils aient été, ces échanges ne couvraient pas toute la variété des apports de Paul Boccara à la théorie marxiste, à la politique du PCF et aux luttes sociales. Une table ronde finale, animée par Françoise Verna, de La Marseillaise, a été l’occasion de synthétiser ces novations répondant au besoin de révolutions qui travaille les sociétés contemporaines. Elle a porté en particulier sur la construction d’un système de sécurité d’emploi et de formation, sur celle de nouvelles institutions politiques, économiques et sociales, et sur la part considérable qu’a prise, dans cette œuvre, l’élaboration d’une nouvelle conception du rôle de la France et de l’Europe dans une nouvelle mondialisation de paix et de coopération.

Tout laisse penser qu’au-delà du travail que les participants se sont promis de poursuivre, cette journée a permis de franchir un cap dans l’appropriation d’une pensée aussi féconde pour le mouvement social que pour le PCF et pour la recherche marxiste.

Nous publions dans les pages qui suivent l’intégralité des propos introductifs à ces différents moments ainsi que plusieurs témoignages qui nous ont été adressés à l’occasion de cette rencontre. L’enregistrement intégral de la rencontre peut être visionné sur la chaîne Youtube de Radio Arts-Mada : https ://www.associationpaulboccara.org/2023/06/18/les-apports-de-paul-boccara-pour-une-nouvelle-civilisation-de-partage-pour-toute-lhumanite/

Accueil 

Nasser Mansouri-Guilani, président de l’Association des Amis de Paul Boccara, 
Christophe Grassullo, membre du comité exécutif national du PCF

Paul Boccara : moments d’une vie de combat et de construction

  • Alice Boccara-Lefèvre,
  • Alain Morin, économiste, ancien rédacteur en chef d’Économie et Politique

L’anthroponomie pour penser la crise de civilisation
(animation : Anne Lafaurie)

Échanges avec les participants

La crise économique : diagnostic et enjeux d’issues
(animation : Bruno Odent, L’Humanité)

Échanges avec les participants

Interventions dans la gestion, l’utilité de nouveaux critères d’efficacité
(animation : Fabien Maury, économiste, consultant)

Intervention d’Alain Obadia, président de la Fondation Gabriel Péri

Échanges avec les participants

Perspectives d’action et de construction : novation et révolution
(animation : Françoise Verna, rédactrice en chef adjointe de La Marseillaise)

Mots de la fin

Nasser Mansouri Guilani

Témoignages :

1 Comment

  1. On peut dire que Paul Boccara était à l’avant garde , alors que certains camarades du Parti mettent le frein . Il faut insister sur la formation . A gauche, on emploi souvent les mêmes mots , les mêmes expressions , mais le contenu n’est pas le même .  » La tradition de toutes les générations mortes , pèse d’un poids très lourd sur le cerveau des vivants « . K.Marx

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  1. Numéro 826-827 (mai-juin 2023) - Économie et politique

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